Un jour à Cannes: Farhadi de retour, le « trash-test » de Ducournau

Un jour à Cannes: Farhadi de retour, le « trash-test » de Ducournau

Un jour à Cannes: Farhadi de retour, le

Isabelle Huppert au festival de Cannes le 13 juillet 2021John MACDOUGALL

Asghar Farhadi et son nouvel héros iranien, le nouveau film choc de Julia Ducournau chaleureusement accueilli, les confidence d’Isabelle Huppert… ce qui a marqué mardi la huitième journée du 74e Festival de Cannes.

Asghar Farhadi en lice

Auréolé de deux Oscar, l’Iranien Asghar Farhadi, l’un des habitués du Festival de Cannes, a dévoilé « Ghahreman » (« Un Héros), son dernier long métrage en lice pour la Palme d’or. Celui qui n’a de cesse d’explorer la société iranienne, met cette fois-ci le focus sur Rahim détenu pour une dette qu’il n’a pas pu rembourser. Au cours d’une permission, il va tenter de convaincre son créancier de retirer sa plainte.

Avec Ducournau, le gore sur la Croisette

En 2016, « Grave », son premier film sur une jeune femme cannibale présenté à la Semaine de la critique, a rejoint les grands moments « trashs » du Festival de Cannes. Avec « Titane », son deuxième film, Julia Ducournau a décroché cette année une sélection en compétition pour la Palme d’or. Le film a tenu ses promesses, remuant les tripes des festivaliers en faisant exploser le niveau d’hémoglobine de la compétition avec l’histoire d’une tueuse en série qui fait l’amour avec des voitures et un Vincent Lindon impressionnant. L’équipe a été chaudement appalaudie à la fin de la projection par des festivaliers visiblement ravis de l’expérience. Le film de genre s’est trouvé une nouvelle star.

Les confidences d’Isabelle Huppert

D’un festival à l’autre, entre deux représentations de « La Cerisaie » du Portugais Tiago Rodrigues qu’elle joue dans la Cour d’honneur d’Avignon jusqu’à samedi, Isabelle Huppert a fait un saut mardi à Cannes, le temps d’une masterclass. Pour l’actrice, jouer est « une rencontre avec soi-même sous des masques différents ». « Je n’ai jamais le trac devant une caméra. Cela ne me fait ni chaud ni froid de tourner des films, juste du plaisir. Au théâtre, le soir d’une première, on est tous un peu anxieux, on a peur d’oublier son texte… C’est très curieux comment l’esprit fonctionne sur une scène, c’est très vertigineux… », a-t-elle confié. Si « l’intimidation n’est pas un sentiment qui l’intéresse », Isabelle Huppert se dit toutefois impressionnée par quelques figures majeures du septième art comme Julianne Moore dans « Maps to the stars » de David Cronenberg et Shirley McLaine dans « Some Came Running » de Vincente Minnelli. « Les films, c’est fait pour distraire, pour réfléchir, pour poser des questions auxquelles on n’apporte pas forcément de réponse », a-t-elle souligné par ailleurs.

Casta, le climat et les nouvelles générations

Le Festival de Cannes s’engage pour le climat et la protection de l’environnement avec une sélection spéciale de sept films. Parmi eux, « La Croisade » de Louis Garrel avec Laetitia Casta, une « fable d’anticipation » où les enfants prennent le pouvoir pour protéger la planète. « Je viens de la campagne. Je ne suis pas du tout quelqu’un de la ville et il y a des choses qui me sont évidentes et naturelles, a confié à l’AFP l’actrice qui interprète leur mère. « Mais, la nouvelle génération est beaucoup plus consciente de l’environnement », estime-t-elle. « J’ai été bouleversée par mes enfants sur leurs craintes du futur… Des préoccupations comme ça, si jeune, ça m’a serré le coeur. Nous, on était quand même un peu naïfs… ».

Palmoscope

« Annette » de Leos Carax, « Julie (en 12 chapitres) » de Joachim Trier, « Drive my car » du Japonais Ryusuke Hamaguchi, composent le trio de tête des films en compétition les plus côtés selon les « palmoscopes » cannois basés sur des panels de critiques internationaux. Thomas Sotinel du Monde et Céline Rouden de La Croix ont « aimé passionnément » « La Fièvre de Petrov » de Kirill Serebrennikov sans aller jusqu’à l’estimer palmable, selon Le Film Français. « The French dispatch » de Wes Anderson a récolté les « bravos » de Maximilien Pierrette de AlloCiné, Peter Bradshaw du Guardian, de Stéphane Boudsocq de RTL et de Mathieu Charrier d’Europe 1. Seul Didier Allouch de Canal+ lui accorde une palme.selon Gala Croisette.

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Djenabou Balde