« La Femme doit bouger, elle doit travailler… », dixit Mme Fatou SYLLA

« La Femme doit bouger, elle doit travailler… », dixit Mme Fatou SYLLA

Nous avons effectué un déplacement, voir, vivre les réalités du pays, de la Femme Guinéenne. Dans le plein centre de Conakry, nous avons rencontré Mme Fatou SYLLA, restauratrice d’une gargote, qui de par sa joie, sa gaieté et sa bonne cuisine, elle illumine la journée du personnel de la Douane, du port et des environs.

www.Femmesafricaines.info : Depuis quand êtes-vous dans la Restauration ?

Mme Fatou : Cela fait plusieurs années, je dirai plus de 20 ans, vingt ans. Dieu merci.

Combien de personnes travaillent-elles pour vous ?

 Merci Mme, Vous savez en Afrique, on s’occupe de ses enfants, des enfants de sa famille et même de ses voisins. Mais les personnes qui travaillent avec moi sont quatre 4 filles, chaque mois, je leur donne de l’argent, elles envoient à leurs familles et économisent pour leur mariage.

Quel conseil donneras-tu à ces femmes qui restent à la maison à attendre leur Mari ?

 La Femme doit bouger, elle doit travailler, moi je dois travailler. J’ai des enfants, des petits enfants, mon mari ne travaille pas et je dois prendre soin de ma famille, de ma mère et des personnes qui ont besoin de nous.

Moi je vais leur dire de travailler, si tu travailles, tu vas être respectée, tu vas aider ton mari, prendre soin de ta famille et surtout tu n’auras pas honte. Ma sœur, c’est le travail qui est bon.

Comment arrives-tu as concilié ton travail, ta vie de Femme, de Mère et d’épouse ?

Je me lève chaque jour à 3 heures du matin, je fais mon travail à la maison, pour mon mari, je m’occupe de mes enfants et de mes petits-enfants. Je commence la cuisine de mes sauces pour ma gargote. Je fais souvent 5 sauces, si je ne me lève pas à 3 heures, je ne pourrai pas finir la cuisine et être prête à 10 heures. Mes clients m’attendent.

Les sauces que je prépare, j’enlève la part de ma famille, je me lave, me prépare et pars à ma gargote. Malgré mes problèmes de cœur, je cuisine du Lundi au Vendredi. Maintenant le soir, avec mes Filles, on part au marché et commencent les préparatifs du lendemain. Les weekends, je rends visite à ma mère malade. Voilà Mme, ce n’est pas facile mais je remercie Dieu.

Que comptez-vous faire dans l’avenir ?

 Si Dieu le veut, je veux ouvrir mon restaurant, embauchée 10 dix jeunes filles. Je pourrai m’occuper de ma santé et supervisée le travail de mes filles.

Je vous remercie.

entrétien réalisé par

Baloka Fatoumata.

 

Djenabou Balde