« Zéro grossesse pendant les vacances », une série d’activités lancée par un consortium d’ONG

« Zéro grossesse pendant les vacances », une série d’activités lancée par un consortium d’ONG

Après celles de Kaloum et dixin, la maison des jeunes de matam a abrité cette troisième semaine des activités de Tinkisso en parfaite collaboration avec des ONG ayant le même champ d’évolution. Ce consortium d’ONG se veut un partage d’idées avec les adolescents des 5 communes de Conakry sur les sujets tels que l’excision, le mariage précoce, la santé sexuelle et reproductive, le droit des enfants, le numérique, etc.

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Nous avons fait une immersion dans la maison des jeunes de matam ce jeudi, 25 août 2022 où une quarantaine d’adolescents étaient mobilisés, partagés autour des tables accompagnés d’un membre du consortium pour expliquer et détailler l’une des thématiques à aborder. Mme Aicha Kalo en service à Tinkisso , consultante en santé reproductive, qui a eu à travailler pendant 12 ans sur les sujets du même rang que le VIH SIDA en Angleterre, est revenue, à notre micro, sur le constat qui a prévalu à la mise en place de ce consortium pour l’organisation de la 1ère édition des activités de « zéro grossesse pendant les vacances« , à destination des adolescents.

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 » En revenant au pays, j’ai toujours eu l’envie de partager le peu de connaissances que j’aies avec les enfants, avoir ce dialogue avec eux, chose qu’on n’a pas souvent parce que ce sont des sujets tabous. Et que c’est très difficile de leur parler, leur donner des informations exactes vu la pesanteur de notre culture. Or, quand on parle de santé reproductive, il y a un tas de sujets qui entre en jeu notamment, les maladies sexuellement transmissibles, la fécondité, le cancer … Alors je n’ai pas voulu en tant qu’ONG que Tinkisso parte seul sur ce terrain pour parler de tout un vaste sujet, nous avons décidé de mettre en place ce consortium d’ONG parce que chaque ONG est spécialisée dans un domaine spécifique afin qu’on travaille ensemble avec le peu de moyens qu’on a puisqu’on n’est pas sponsorisé. »

Au-delà des sujets comme le mariage précoce, les règles douloureuses, le droit des enfants, la mutilation génitale, les 40 adolescents réunis dans la maison des jeunes de matam ont eu droit à un moment d’apprentissage avec une des ONG du consortium spécialisée dans l’informatique.

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 » Il y’a des jeunes qui n’ont jamais eu accès au numérique parce qu’ils viennent des milieux défavorisés. Nous avons une ONG qui milite dans ce sens. Ils vont les apprendre comment faire des animations et leur faire comprendre que ces choses ne sont pas destinées qu’aux blancs ou aux riches, il suffit d’avoir un outil, la volonté et le courage d’avancer « . Le constat alarmant fait par Mme Aicha Kalo est de remarque que sur les 40 adolescents reunis, seulement deux (02) d’entre eux ont un Ordinateur propre à eux et six (6) autres en ont eu accès appartenant à des proche, pourtant, nous sommes au 21e siècle,  un monde battu sur le numérique. Incroyable !

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Puisque cette semaine sera consacrée aux quarante adolescents mobilisés dans la commune de Matam, la deuxième journée, alors le dimanche 28 août connaîtra la présence d’un diabétologue, un dentiste et un coach en développement personnel. Pourquoi tout ce sujet ? Mme Aicha Kallo en parle :

« Nous avons envoyé tous ces sujets parce qu’à l’adolescence, on a tendance à manger assez de sucre qui développe une certaine maladie. Alors le but est de les préparer à faire de la prévention à préparer leur corps d’adulte « , a-t-elle précisé.

Mme Williams Marceline, présidente de l’association des jeunes filles et femmes pour la promotion de l’espace francophone, une des associations du consortium, a fait des précisions sur la motivation de son entité à répondre à l’appel de Tinkisso autour du projet « Zéro grossesse pendant les vacances » : 

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 » Notre association a pour but de défendre l’intérêt supérieur des jeunes filles et femmes, de ce fait quand Tinkisso nous a fait appel pour être en consortium avec eux de parler de zéro grossesse pendant les vacances, ça nous a animé, parce qu’on parle, tout au long de l’année, de la protection des jeunes filles afin d’éviter les grossesses non désirées. Parce que quand une jeune fille contracte une grossesse pendant les vacances, elle perdra forcément l’année scolaire. « 

Puis de poursuivre :

 » Nous avons mobilisé une quarantaine de jeunes des 24 quartiers de matam. Nous allons travailler avec eux pendant deux jours avec à la clé les sujets établis, parce que nous pensons que l’information est mieux acquise avec les amis. Ils seront nos ambassadeurs auprès de leurs amis et qu’ils nous feront un retour. »

Pourquoi les jeunes garçons au rendez-vous ? Mme Williams Marceline apporte des réponses.

 » Nous n’avons pas oublié les jeunes garçons parce qu’ils sont souvent à la base de ces violences, alors s’ils sont informés qu’à un certain âge leur corps subi des développement, ils éviteront aussi de se retrouver papa à leur jeune âge « , s’est-elle défendue.

Mme Kallo Aicha dans ses réponses n’a pas hésité d’évoquer l’importance d’organiser les activités qui s’inscrivent dans le même sillage avec les différentes maisons des jeunes du pays :

« Quand les jeunes sont pressionnés par les neuf (09) mois d’études et occupés pendant les vacances par les activités de ce genre, je crois qu’ils éviteront les accidents inutiles notamment, les grossesses non désirées. Et quand on parle de grossesse non désirées, on parlera forcément d’avortement clandestin. »

Avant de nous quitter, elle (Mme Aicha Kallo) a lancé un appel aux autorités en charge de la promotion féminine, la protection des enfants de prêter main-forte aux associations qui militent dans le même sens.

Ismaël DOUKOURÉ

LA RÉDACTION