Yaraye Touré : « Nous n’avons rien contre les hommes, mais nous sommes dans une concurrence intellectuelle » !

Yaraye Touré : « Nous n’avons rien contre les hommes, mais nous sommes dans une concurrence  intellectuelle » !

Dans notre société, plusieurs femmes occupent des postes de responsabilité tant dans le public que dans les entreprises privées. Dans l’optique de promouvoir leurs compétences, notre rédaction est allée à la découverte d’une brave femme. Yaraye Touré, Responsable Administrative et Commerciale de la Branche Imprimerie et Prestations Diverses du Groupe Bafila Business Consulting and Management (2BCM). Avec elle nous avons parlés du fonctionnement de son département, sa gérance, le viol et la violence faites aux femmes. Lisez !!!

Vous êtes la Responsable Administrative et Commerciale de la Branche Imprimerie et Prestations Diverses du Groupe BAFILA (2BCM), comment fonctionne votre département ?

Tout d’abord je vous remercie pour cette occasion qui m’est offerte parce que ce n’est pas tous les jours que l’on a l’occasion de se faire entendre et partager ses idées autour des questions d’actualité aussi importantes que celles portant sur la femme. Le département dont je suis La Responsable Administrative et Commerciale, est le résultat d’une initiative de l’Associé-Gérant en l’occurrence M. Fodé Mourana Soumah. C’est une occasion de reconnaitre son sens de créativité et de rassembleur autour d’un idéal professionnel bien balisé. Loin de toute hypocrisie, les mérites sont de son rang. Pour revenir à votre question je dirai que nous travaillons ici avec un rythme professionnel prévu préalablement dans le règlement qui ne laisse pas de place à la flânerie, à des futilités et à rien d’autre qui nous distrait dans notre occupation quotidienne. Ce qui nous rassemble c’est essentiellement le professionnel.

Etant une jeune femme, vous occupez un poste de responsabilité, comment vous parvenez à gérer ce poste ?

Je suis vraiment désolée que la question soit posée ainsi à savoir : «étant une jeune femme…… » Par ce que à mon sens de cette manière on a réduit la femme au groupe d’incapable. J’en suis sure que vous ne poserez pas cette question de la même manière à un homme lui demandant «étant un jeune homme …… ». Je crois que la responsabilité dans un service, c’est pour celui qui peut l’assumer. Bon voilà, c’est un point de vue personnel. Je peux répondre à la question en expliquant que je gère le service comme tout bon administrateur, le service est régit par les règlements de travail, j’y veille et amène mon personnel à y adhérer sans pour autant devenir dictatrice. C’est ce que je fais tous les jours et je crois que ça marche parce que le travail est collégial et très professionnel, la collaboration est sincère et la consultation est permanente et réciproque.

De nos jours les violences faites aux femmes sont très récurrentes dans notre pays, quel regard portez-vous et quelle solution suggérez-vous ?

Je suis bien d’accord que par moment les femmes sont victimes de violences, il en est de même pour les hommes, mais en réalité il est très difficile de parler de cela par ce que je ne dispose d’aucune statistique me permettant de mesurer l’ampleur des violences faites aux femmes. Quant aux violences conjugales, les femmes en général ne portent pas plainte contre leurs maris. Par conséquent, il est difficile de s’exprimer là-dessus de façon juste comme je l’ai dit tant tôt je ne dispose pas de statistique. Il est évident qu’elles sont victimes de violences par ce j’en suis sure que vous n’avez pas posez cette question de façon hasardeuse. Il est de la responsabilité de l’Etat à travers le Ministère de l’Action Sociale, de la Promotion Féminine et de l’Enfance  Et je ne sais quel autre de prendre des mesures garantissant les droits des femmes dans tous les milieux socioprofessionnels. Ainsi les femmes doivent elles s’habituer à dénoncer et poursuivre les personnes qui leurs font du tort par la voie violente (verbale ou physique) auprès des autorités. Le monde est assez civilisé aujourd’hui et les voies de recours nombreuses et indiquées pour bénéficier de la restauration de ces droits et cesser d’être victime à tout moment dans son foyer, dans la rue et dans son lieu de service.

Quel message avez-vous à lancer à l’endroit des Jeunes femmes qui tendent toujours la main à l’état ?

Je dirai que l’Etat a trop d’enfants pour être une bonne mère, cela voudrait dire qu’il ne pourrait pas satisfaire tout le monde au même moment. C’est une dure vérité à entendre mais c’est cela. S’il donnait du travail a tout le monde, Bon Dieu de l’univers, c’est le souhait mais la réalité est autre, je ne vous apprends rien la dessus. Alors il faudrait qu’on s’habitue nous les jeunes femmes à prendre la vie de nos deux mains en entreprenant dans la mesure du possible bien sûr. Je crois que c’est ce que les hommes font. Si l’on a la chance de terminer ses études professionnelles ou universitaires, c’est un grand atout qu’on doit mettre en valeur en vue de donner un sens, une forme et une orientation à notre vie.

Un mot pour femmesafricaines .infos

Je remercie sincèrement votre site d’infos pour tout ce qu’il fait. C’est déjà une rude tâche d’œuvrer non pas seulement pour l’émancipation de la femme mais surtout pour la promotion de sa compétence dans un contexte où les femmes s’affirment peu par rapport aux hommes. Le nom même de votre site d’information femmesafricaines.infos, est révélateur de ce fait, il devient un porte-voix pour les talents cachés des femmes. Nous n’avons rien contre les hommes mais nous sommes dans une concurrence intellectuelle. Nous étudions avec eux dans les mêmes écoles, passons les mêmes examens et détenons les mêmes diplômes, je crois que c’est ce que vous essayez de mettre en exergue pour montrer que les femmes sont bien utiles et aux hommes qu’ils ne sont plus les seuls maitres de l’arène du savoir et de la responsabilité. Vous avez toutes mes félicitations et celles du Groupe BAFILA.

Propos recueillis par

Bolokada Sano

+224657 920 891

 

Djenabou Balde