Religion/Sport : Le ramadan et la pratique du football de haut niveau.

Religion/Sport : Le ramadan et la pratique du football de haut niveau.

Comme chaque année, les musulmans jeûnent durant le mois du Ramadan. Parmi eux, de nombreux footballeurs de haut niveau qui doivent être capables de concilier cette pratique religieuse avec des activités physiques intenses. Ce qui n’est pas chose aisée.  Il n’est pas rare de voir des sportifs être bien dans leur tête et avoir parfois un supplément d’âme au moment de fouler les pelouses, ce qui réduit l’impact du jeûne pour l’organisme.

Dans le milieu du football, le ramadan peut être vu comme un sujet sensible, voire un peu tabou. Au-delà de l’aspect religieux et de l’intimité que cela incombe, l’idée même de ne pas boire ni manger, en tant que sportif de haut niveau, parait inimaginable, car cela peut causer bien des soucis. Ces soucis peuvent d’abord être physiques, ce qui influera forcément sur la performance. Et si cela influe sur la performance, alors il peut y avoir des conflits directs avec les clubs. Les joueurs eux-mêmes le savent, le ressentent et en ont surtout conscience. Lorsqu’ils jeûnent, ils s’attendent à être moins bien physiquement. « Physiquement, on est fatigué. On est humain donc forcément que l’on est impacté. Mais après, il y a la foi. C’est ce qui fait la différence. Mais c’est sûr qu’au niveau du rendement, c’est moins bien.

Pour bien préparer le corps à ce mois de jeûne, il faut d’abord prendre conscience que l’organisme sera impacté. Mais le footballeur a une chance que d’autres sportifs n’ont pas, il pratique un sport avec des temps de repos contrairement à d’autres sports à endurance continue comme le cyclisme. « La pratique du haut niveau est compliquée pendant le ramadan, mais ce n’est pas incompatible, même s’il y a forcément des risques. Mais bon, si on prend un sport comme le cyclisme, une personne qui fait le ramadan pourra très difficilement tenir la cadence quand le footballeur pourra se débrouiller grâce aux temps morts. Il ne sera pas au top de ses performances à ce moment-là, ses capacités seront réduites, mais il aura des moments où il pourra récupérer », explique Maxime Delahaye, préparateur physique de plusieurs joueurs professionnels.

En plus d’avoir une horloge biologique déréglée avec un sommeil perturbé et un organisme qui doit encaisser trois repas en un au moment de rompre le jeûne, le joueur doit aussi réussir à tenir toute la journée après un entraînement. Les clubs de football effectuent très souvent les entraînements en fin de matinée et cela devient très compliqué pour le footballeur de réussir à ne pas violenter son corps.

Le deuxième risque qui est tout aussi commun pour les sportifs au moment du jeûne, c’est l’hypoglycémie. Dans un sport qui demande beaucoup d’énergie, le corps va puiser dans des ressources qu’il n’a pas forcément et cela peut donc déstabiliser l’organisme. Le taux de sucre dans le sang est vite déséquilibré et encore plus avec les efforts. Pour gérer au mieux cela, il faut gérer les apports en macronutriments.

Amadou Diaby
amadoualphamariamadiaby@gmail.com
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