[Portrait] Kadiatou kaba, la journaliste d’une justesse atypique et d’un parcours attrayant

[Portrait] Kadiatou kaba, la journaliste d’une justesse atypique et d’un parcours attrayant

Mlle Kadiatou Kaba est l’une des belles étincelles de la sphère médiatique guinéenne qui, de par son talent irréprochable de présentatrice, sa promptitude infernale dans son travail, sa maîtrise parfaite de la langue de Molière, son timbre vocal particulier, a réussi à se projeter de la lumière et à offrir une immense place à son savoir-faire. Elle reçoit de l’amour et de l’admiration de milliers de personnes qui la considèrent comme une source d’inspiration, un modèle de réussite, une belle étoile à garder soigneusement. 

En un laps de temps, Mlle Kadiatou Kaba malgré son jeune âge est parvenue à poser des actes qui dépassent les attentes grâce à son sérieux et son sens élevé dans le travail. Au-delà d’être une présentatrice accomplie à la RTG, Kadiatou Kaba est coordinatrice générale de l’événement le salon de la lecture (SALEC), responsable des relations publiques des J-awards et patronne de l’entreprise de communication Kadiak-communication. Pour son travail acharné sur soi-même, sa volonté à se surpasser malgré les ambiguïtés sur son chemin Kadiatou Kaba est récompensée par plusieurs prix notamment le prix african woman Awards et meilleure présentatrice espoir des médias awards Guinée 2021.

Cette jeune dame de bon augure est issue d’une famille modeste des parents originaires de la ville de kankan située à 450 kilomètres de la capitale Conakry. L’éducation de Kadiatou Kaba était une priorité absolue pour ses parents. D’un père qui se donnait tous les moyens pour ne pas qu’elle manque de quelque chose et d’une mère qui ne voulait aucunement que sa petite princesse soit à la merci de la société. Pour ce faire, toutes les conditions étaient réunies pour la cadrer, l’éduquer et lui montrer le droit chemin. Kadiatou Kaba ne manquait de rien, de ce fait, réussir dans les études était une obligation, une mission à accomplir vaille que vaille, et même plus parce que sa très chère mère ne lui quittait jamais les yeux.

« Je me souviens par exemple que nous ne sortions pas de la maison au-delà de 19h. Nous étions plutôt plongés soit dans nos cahiers ou dans nos livres à cette heure. Mon père, pour me punir me demandait par exemple d’acheter un coq au marché sachant que je n’osais pas en attraper. Rire. Ma mère elle, nous donnait souvent des petits coups de fouets lorsqu’on était en faute », se souvient-elle.

Kadiatou Kaba a passé une enfance entre l’école française et l’école coranique. Elle a un parcours scolaire atypique couronné de succès. Elle a fait les études primaires et secondaires au G.S. Chateaubriand et celles universitaires à l’UNIKAG (Kofi Annan) avant d’obtenir son diplôme en 2018 et préparait à la même année son mémoire en banque, finance, assurance.

Kadiatou Kaba, à ses débuts, a eu du mal à exprimer son talent, son savoir-faire dans certaines entités. Elle était constamment repoussée, jalousée par des collaboratrices qui ne voulaient aucunement la sentir tout simplement parce qu’elle donnait la meilleure version d’elle-même dans son travail. Elle dégageait une certaine énergie incroyable dans l’exercice de ses tâches.

« L’un des pires moments d’apprentissage était bien à DTV (diversité télévision) où un groupe de jeunes filles qui était aussi mes collègues avait décidé de me rendre la tâche difficile. Une d’entre elles, s’était même jetée sur moi pour me dissuader de continuer à m’y rendre. La seconde fois, c’était lorsque je devais venir à la présentation du journal télévisé à la rtg ». 

Le fait que Kadiatou Kaba soit très en avance sur sa génération crée de la frustration en d’autres personnes. C’est ce qui explique les crises de jalousie dont elle est confrontées à tout bout de champ dans ses lieux de service, et même en dehors.

Après des années d’études sur les bancs, il fallait lier la théorie à la pratique. Kadiatou Kaba n’hésitera point de poser sa valise à la RTG comme stagiaire. Une autre étape d’apprentissage qu’elle réussira également à franchir avec brio.

« La première expérience sur le terrain était plutôt enrichissante. Je me suis rendu compte de certaines réalités dans les ménages auxquelles je n’étais pas forcément exposée comme la pénurie d’eau. Ce fut d’ailleurs mon premier sujet de reportage ».

Au regard de son dynamisme, son courage et sa détermination à apprendre, elle est placée par la suite aux côtés de M. Fodeba Isto Keira pour animer sa toute première émission. Delà, Kadiatou Kaba est devenue aujourd’hui une présentatrice vedette de la RTG.

Kadiatou Kaba aurait pu, à l’image de plusieurs personnes, restée dans son coin et de profiter de son succès, sa gloire, sa situation financière aisée et de ne pas se soucier des casseroles de problèmes que traîne le système éducatif guinéen. Consciente que le développement de ce pays passe par l’implication de chacun et de tous, la guerrière des causes vulnérables, Kadiatou Kaba décidera de mettre sur pied SALEC , un événement qui fera la promotion de l’éducation guinéenne en vue de rehausser le niveau des élèves. À l’absence de soutiens et d’encouragement, Kadiatou Kaba se lancera quand même dans l’aventure avec les ressources disponibles.

« En ce qui concerne le SALEC, beaucoup n’y croyaient pas au début. D’ailleurs, ils s’attendaient à ce que je me casse la figure dès le début, ce qui n’a pas été le cas. Qu’ils retiennent d’elle une personne déterminée, engagée et passionnée surtout quand il s’agit des questions d’éducation et de jeunesse. Aux observateurs d’en juger ». 

La jeune dame Kadiatou Kaba ambitionne gros. Son plus grand rêve est sans doute de voir un jour la jeunesse africaine prendre son destin en main en prenant effectivement conscience du rôle qui est le sien quant au développement de ce continent qui passera forcément par elle.

« ma contribution à cela, c’est bien le SALEC qui est un événement thématique qui donne l’opportunité aux jeunes de prendre part à des programmes riches et variés ».

Elle souhaite également que les uns et les autres sachent que ses priorités restent l’éducation et la santé. Qu’ils retiennent d’elle une personne déterminée, engagée et passionnée surtout quand il s’agit des questions d’éducation et de jeunesse.

« Je voudrais que les jeunes filles sachent qu’elles ne sont pas faites uniquement pour procréer. Le foyer doit être un pan de leurs vies et non leurs vies. Elles peuvent se développer, se construire, s’affirmer, gouverner au même titre que les hommes ou sinon plus si elles se donnent les moyens et si elles suivent les voies adéquates », a-t-elle prodigué à l’endroit des jeunes filles comme conseils.

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« Pour finir, je voudrais que les jeunes s’inspirent de cette citation: Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années. Pierre Corneille», a-t-elle conclu ses propos.

Ismaël Koné pour femmes africaines.info

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