Mort de Kiraz, amoureux des femmes élancées et père des Parisiennes

Mort de Kiraz, amoureux des femmes élancées et père des Parisiennes

Kiraz, artiste et créateur connu notamment pour ses Parisiennes publiées dans de nombreux magazines, a rendu l'âme à Paris, le 11 août 2020 à l' âge de 96 ans.
Selon sa famille, Edmond Karavian (son vrai nom) "s'est éteint sereinement au petit matin de ce mardi 11 août 2020, dans son appartement parisien du VIe arrondissement de Paris qu'il aimait tant".
C'est au Caire, le 25 août 1923, que Kiraz voit le jour. Sans formation, il débute sa carrière en autodidacte en tant que dessinateur de presse politique et caricaturiste en Égypte à l'âge de 17 ans. "J'ai toujours dessiné. Je n'ai jamais fait d'études artistiques, jamais! D'ailleurs, je trouve que cela coupe tout !", assurait-il au site ActuaBd en 2011. 

Légère comme une Parisienne

À 22 ans, le dessinateur d'origine arménienne s'installe à Paris. Dans la famille Karavian, on aime la France dans toute sa splendeur.  Kiraz admirait la grâce et l'assurance des Parisiennes: "En Égypte où je suis né, il y avait autour de moi des femmes grassouillettes. Et puis, tout d'un coup, à Paris, je vois des… libellules!". 

Après avoir officié au sein des journaux La BatailleL'Intransigeant et Ici-Paris, le dessinateur s'oriente vers les croquis mondains. Encouragé par Marcel Dassault -qui dirige l'hebdomadaire Jours de France-, Kiraz réalise deux pages de dessins humoristiques chaque semaine. C'est ainsi que naît la chronique Les Parisiennes, qui fait sa renommée dès 1959 jusqu'à la mort de Marcel Dassault en 1986.  

Dans la rue, le dessinateur observe les Parisiennes et assiste à la mutation de la mode. Sa famille se souvient de ses pratiques artistiques: "Il était rivé à sa table à dessin, expérimentant les harmonies de tons, cherchant toujours la délicatesse chez la jeune femme alors qu'il affublait ses sujets masculins d'allures gauches". 

Taille de guêpe, yeux immenses, les citadines de la capitale croquées par Kiraz étaient insouciantes, sveltes, dynamiques, animées par les envies de shopping et le suivi des tendances…

Ascension, carrière et coup de crayon

Dans les années 70, Kiraz collabore avec le magazine Playboy à la demande d'Hugues Hefner.

Pendant 30 ans, il publie des dessins légers dans les plus grand titres comme Paris Match et Vogue

Accompagné de ses fines nymphes aux manières élégantes voire altières, Kiraz illustre les campagnes de grandes marques comme Renault,  (pour la Clio Chipie), Perrier, Canderel, Monoprix ou encore Nivéa.

Son album Les Parisiennes se marient (1994) a été préfacé par Carla Bruni. 

En 2008, le Musée Carnavalet de Paris lui avait rendu hommage à l'occasion d'une exposition retraçant sa carrière

Son art est recueilli essentiellement chez les éditions Denoël.



Source www.journaldesfemmes.fr

Djenabou Balde