Guinée/Mois de l’enfant: Les enfants sans domicile fixe s’expriment.

Guinée/Mois de l’enfant: Les enfants sans domicile fixe s’expriment.

En ce mois de juin qui est celui de l’enfant, nous avons cherché à connaitre les conditions dans lesquelles vivent les mineurs sans abris, dans la capitale Conakry. Les révélations de ces innocents en dangers et des ONGs en charge de la protection des droits de l’enfant sont plutôt fracassantes.

Venus pour la plupart des zones rurales.
ils sont régulièrement confrontés à des problèmes et passent la nuit dehors à la merci des intempéries et autres menaces.

C’est à partir de  22 heurs 30’ que nous avons commencé notre immersion dans les rues du marché de Cosa. Boutiques et magasins étaient tous fermés, les étalagistes aussi avaient plié bagages, mais d’autres y restaient. Ce sont les enfants sans domicile fixe.

Ousmane Sow, la quinzaine et originaire de Maci dans la Préfecture de Pita, Ousmane Sow, en compagnie de ses pairs, les gosses de la rue avec lesquels il traine depuis quelques  années, évoque son quotidien : « Je passe la nuit dehors, sans couverture, les moustiques me piquent. Ici mes amis et moi, nous souffrons énormément. Je vends des habits à la friperie, je n’ai jamais été à l’école. Parfois je me couche sans prendre mon diner, faute de d’argent. Si tu as un peu d’argent et que tu passe la nuit dehors, les plus âgés et les alcooliques te dépossèdent. », a-t-il dénoncé.

Alhassane Diallo, handicapé, serait originaire de Thianguel-Bori. Lui aussi vit dans la rue et de la mendicité : « Quand je viens demander de l’argent, certains me demandent de revenir après, d’autre me menace. Il y en a aussi qui me donne 500 GNF, 1000 GNF ou 5000 GNF. Je vis de ça. », a affirmé le pauvre, d’un ton très pathétique.

Mamadou Boye est un autre enfant qui passe la nuit sur les tables du grand marché de Cosa. Comme plusieurs de ses camarades, il n’a pas jamais eu la chance d’être à l’école : « Mon papa et ma maman ont divorcé, alors que j’étais bébé, voilà pourquoi je n’ai pas fait l’école. », regrette-t-il.

Les dangers auxquels sont exposés les enfants qui ne vivent pas dans leurs familles sont multiples explique M. Amadou Djouldé Baldé, éducateur et  écrivain  : « Ces enfants souffrent beaucoup. Derrière le transport des bagages, ce qui est très mauvais, dans la rue les enfants fument de la drogue, boivent de l’alcool, aspirent l’essence et la colle. Ils se bagarrent et pratiquent les jeux de hasard.  », révèle l’éducateur.

Avec cet abandon dont sont victimes ces enfants, seul un miracle peut empêcher qu’ils deviennent des bandits de grand chemin, car ils vivent en dehors de toute affection et d’amour familial encore moins de la société.

Amadou Diaby pour femmesafricaines.info

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