25 mai 2021: Célébration de la date de création de l’Organisation de l’Union africaine/Les femmes Africaines : Un facteur essentiel dans la lutte contre la pauvreté.

25 mai 2021: Célébration de la date de création de l’Organisation de l’Union africaine/Les femmes Africaines : Un facteur essentiel dans la lutte contre la pauvreté.

Depuis bien longtemps, les femmes et les jeunes filles en Afrique font l’objet de discriminations, phénomène qui affecte leur famille, leur communauté et leur pays tout entier. Alors que nous célébrons «l’année de l’émancipation économique des femmes en Afrique » :  » thème choisi par l’Union Africaine en 2015 « , il est illusoire de penser que sans œuvrer pour l’égalité homme-femme, nous parviendrons à réduire la pauvreté.

Alors que la plupart des gouvernements africains reconnaissent l’émancipation des femmes comme un facteur essentiel de développement économique, la transition démographique sur le continent a été cependant plus lente que dans d’autres régions du monde. Or, on sait que l’accès des jeunes femmes aux services de planification familiale et de santé maternelle ainsi qu’à l’éducation crée des opportunités économiques. Certains pays africains ont d’ailleurs mis en place des initiatives innovantes pour accélérer cette transition démographique.

Des jeunes filles en bonne santé et auxquelles on accorde les mêmes chances que les garçons deviendront des femmes intelligentes, fortes et courageuses qui pourront assumer des responsabilités importantes dans leur pays, à l’image de plusieurs femmes qui occupent aujourd’hui des postes de responsabilité. En accédant à des postes à hautes responsabilités, ces femmes contribueront à développer des politiques en faveur des femmes et des filles. L’augmentation du nombre des femmes sur les bancs du parlement au Rwanda et en Afrique du Sud a permis de réaliser des avancées législatives importantes en matière de parité homme-femme, notamment en ce qui concerne les droits fonciers ou l’accès à la contraception. Au Rwanda, une meilleure garantie des droits fonciers des femmes a entraîné une augmentation de 18 points de pourcentage des investissements des exploitantes sur leur terre, soit le double du niveau d’investissements observé chez les hommes.

Bien que le continent recense l’un des plus fort taux de participation des femmes à la vie active (derrière l’Asie), les emplois précaires demeurent cependant la norme. Les femmes africaines travaillent bien souvent plus que les hommes et assument la plupart des tâches ménagères (non rémunérées).

Des études réalisées dans quatre pays d’Afrique subsaharienne ont ainsi révélé que les agricultrices travaillaient en moyenne 467 minutes par jours contre 371 minutes pour les agriculteurs.

Pourtant, bien que les femmes représentent près de la moitié de la population active agricole du continent, leur productivité est plus faible que celle de leurs homologues masculins. Au Malawi par exemple, une étude récente a révélé que les parcelles exploitées par des femmes avaient un rendement inférieur de 25% à celui des parcelles exploitées par des hommes. Pourtant, on estime que si les femmes avaient le même accès que les hommes aux intrants agricoles (semences, engrais etc.), chaque jour, dans le monde, entre 100 et 150 millions de personnes cesseraient de souffrir  de la faim.

On oublie trop souvent que les femmes, en Afrique, contribuent énormément au commerce régional en traversant les frontières pour aller vendre leurs produits, pour fournir leurs services et apporter leurs compétences afin de répondre aux besoins économiques locaux.

Si l’on veut mettre fin à la pauvreté dans le monde, misons sur les femmes. Cela est d’autant plus vrai en Afrique subsaharienne. Permettre à davantage de femmes d’accéder à de hautes responsabilités, leur donner la possibilité d’entreprendre, de consommer et de faire partie intégrante de la vie économique transformera le continent. Pour le meilleur.

Amadou Diaby
amadoualphamariamadiaby@gmail.com
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