La Mostra de Venise s’ouvre avec Deneuve et Zelensky en invités vedettes

La Mostra de Venise s’ouvre avec Deneuve et Zelensky en invités vedettes

Tapis rouge constellé de robes de soirée et de smokings, stars mitraillées de flashes : la 79e Mostra de Venise, le plus ancien des festivals de cinéma, s’est ouverte mercredi soir en grande pompe avec Catherine Deneuve comme invitée d’honneur et le président ukrainien Volodymyr Zelensky en invité surprise.

Dans l’enceinte du Palais du cinéma trônant sur le Lido face à la mer, la star française de 78 ans a reçu un Lion d’Or d’honneur pour l’ensemble de sa carrière.

Manifestement émue dans sa longue robe rouge sang, celle qui avait remporté en 1998 au même endroit le prix de la meilleure actrice a lancé un « grazie » au public, après la lecture d’un hommage enflammé par le cinéaste français Arnaud Desplechin.

Plus tôt dans la journée, interrogée par l’AFP sur le sens de cette récompense, la comédienne à la blondeur inoxydable, qui enchaîne toujours les tournages, avait confié : « On ne regarde pas en arrière. Ce n’est pas un refus, c’est qu’on n’a pas le temps ».

L’Ukraine a ensuite fait irruption sur la scène du palais à travers un message vidéo de Volodymyr Zelensky, qui a appelé le monde du cinéma à ne « pas oublier » une guerre qui « ne dure pas 120 minutes mais depuis 189 jours ». A la fin de son intervention a défilé sur fond noir la lancinante liste des prénoms de tous les enfants et adolescents (jusqu’à 18 ans) tués dans le conflit, accompagnés de leurs date et lieu de naissance.

Après les discours et les hommages, le cinéma a repris ses droits avec la projection officielle du film d’ouverture, « White Noise » du New-Yorkais Noah Baumbach, adapté d’un roman de l’écrivain Don DeLillo.

Le cinéaste de 52 ans, auteur de « Frances Ha », « The Meyerowitz Stories » ou « Marriage Story », y retrouve ses interprètes fétiches, sa compagne Greta Gerwig et Adam Driver. « C’est un film sur la vie et la mort. On doit accepter qu’elles aillent de pair », a-t-il expliqué.

La sélection de ce film en ouverture est une nouvelle marque de reconnaissance pour le géant de la vidéo en ligne Netflix, qui l’a produit, et qui aligne cette année pas moins de quatre films et une série sur la lagune.

Au total, 23 longs-métrages (dont seulement huit signés de réalisatrices) sont en compétition pour le Lion d’Or, décerné le 10 septembre.

Vingt ans après y avoir remporté le prix d’interprétation pour « Loin du paradis », Julianne Moore, resplendissante mercredi soir dans une robe aux transparences audacieuses, a été choisie pour présider le jury, qui compte notamment dans ses rangs Audrey Diwan, la réalisatrice française qui a remporté le Lion d’Or l’an dernier.

– Marilyn Monroe –

Parmi les temps forts du festival, la venue annoncée d’une cohorte de stars hollywoodiennes. Dès jeudi, Cate Blanchett devrait monter les marches pour « Tár » de Todd Field, avant de céder la vedette le lendemain à Timothée Chalamet.

Le Franco-Américain, déjà présent l’an dernier pour « Dune », est de retour pour « Bones and All » de Luca Guadagnino.

Penelope Cruz est présente avec deux films -un an après son sacre vénitien chez Almodovar- et les festivaliers espèrent voir débarquer le phénomène de la pop britannique Harry Styles, à l’affiche du film de sa compagne Olivia Wilde (« Don’t Worry Darling »).

L’une des stars les plus attendues est probablement l’actrice cubaine Ana de Armas, remarquée en James Bond girl l’an dernier et qui incarne Marilyn Monroe soixante ans après sa mort.

Ce biopic, signé Andrew Dominik, promet de faire sensation, avec une relecture féministe de la vie de cette icône du cinéma, fondée sur le récit du même titre, « Blonde », de la romancière Joyce Carol Oates.

Egalement très attendus des cinéphiles, les nouveaux opus d’Alejandro González Iñárritu (« The Revenant »), de Darren Aronofsky (« Requiem for a Dream »), de Joanna Hogg, avec la magnétique Tilda Swinton à l’affiche, ou encore de Jafar Panahi, emprisonné en Iran, et des vétérans Walter Hill et Paul Schrader.

Les auteurs français ne sont pas en reste, de Rebecca Zlotowski à Romain Gavras, en passant par l’acteur passé à la réalisation Roschdy Zem.

Sans compter le dramaturge Florian Zeller qui, après le succès de « The Father » avec Anthony Hopkins, présente « The Son », une autre adaptation de l’une de ses pièces, avec Hugh Jackman et Laura Dern.

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Djenabou Balde