JOURNÉE2LAFEMME: les promesses d’Alpha Condé

JOURNÉE2LAFEMME: les promesses d’Alpha Condé

D’une année à une autre, la tradition demeure. Ainsi, en Guinée, la fête de la femme c’est encore et toujours au palais du peuple. Eh bien, la journée n’a pas dérogé à cette règle non écrite. Réunies autour du thème ‘’bâtir des alliances pour la promotion de l’égalité des sexes pour l’autonomisation des femmes dans un monde de travail en mutation ‘’, les femmes sont arrivées des cinq communes de la capitale, des départements ministériels, des institutions nationales et internationales, de l’armée, des groupements de femmes et des femmes de métiers pour célébrer la journée à elles dédiée. Bien entendu, le chef de l’Etat qui s’est associé à l’événement  en a profité pour faire des promesses.

S’inscrivant dans le cadre d’un discours plutôt en vogue, Alpha Condé a commencé par reconnaître le grand effort que consentent les femmes, elles qui, à l’en croire,  « sont les premières à se lever et les dernières à se coucher ». Encensant son auditoire, le chef de l’Etat poursuit : « Grâce à aux femmes,  la Guinée  peut se tenir debout, et la femme est l’avenir de l’homme et les hommes doivent savoir que la femme est notre avenir ».

Le président de la République admet aussi tous les fléaux sociaux qu’endurent les femmes guinéennes.

Les femmes guinéennes viennent de loin. En effet, elles ont beaucoup subi: les mariages forcés, l’excision, les violences, etc. Il  est extrêmement important que nous luttions contre les mariages précoces, car ils déforment non seulement nos filles mais gâchent leur avenir en les empêchant d’aller à l’école. L’excision diminue la valeur de la femme. Les femmes doivent être les premières sur ce terrain de combat.

Abordant ensuite la question de l’autonomisation économique des femmes, Alpha Condé, en son nom et à celui de son gouvernement, s’engage à poursuivre la dynamique des MUFFA avec le partenaire Afriland Bank.

Nous allons donc accompagner Afriland Bank pour que les MUFFA ne soient pas seulement les MUFFA territoriales et régionales mais qu’il y ait aussi des MUFFA par région. Le gouvernement va accompagner  Afriland Bank et les autres banques, mais les femmes doivent suivre aussi les programmes que le gouvernement fait pour l’ensemble du peuple de Guinée, dont les femmes. Les femmes guinéennes sont très braves(…) le gouvernement va vous accompagner dans tous vos métiers. Nous allons encourager Afriland Bank à accompagner tous les groupements et les coopératives de femmes.

Mais à en croire Alpha Condé, l’agriculture en général et la culture maraîchère en particulier sont des domaines susceptibles d’aider les femmes guinéennes à être autonomes.

Nous allons développer les cultures maraîchères, mais il faut que les femmes s’engagent dans les cultures maraîchères, car elles permettent de baisser les prix des condiments sur notre marché. Car pour qu’il y ait l’indépendance de la femme, il faut qu’il ait l’indépendance économique. Tant que la femme dépend de l’homme pour sa survie, il n’y a pas d’indépendance.

Pour sa part, Séraphine Wakana, la coordinatrice générale du système des Nations Unies, a axé son intervention sur les violences faites aux femmes qui, selon elle, demeurent un obstacle à la réalisation de l’égalité de sexe et l’autonomisation des femmes. D’autant qu’au regard des chiffres qu’elle a fournis, le problème est d’une certaine ampleur.

Les statistiques montrent que les 92 % des femmes guinéennes âgées de  15 à 49 ans sont affectées par les violences. Que 63 % des filles se marient avant 18 ans. Et que les grossesses précoces  touchent  26 % à l’adolescence. Une  situation intolérable si nous voulons le plein épanouissement de nos jeunes filles

Par ailleurs, poursuit-elle :

Malgré quelques progrès, ce sont les hommes qui occupent presque toutes les positions du pouvoir. Et l’écart économique entre hommes et femmes et en train de se creuser sous forme de mentalité aérée et de maxime  ambiant. Nous devons donner aux femmes les moyens  d’agir  à tous les niveaux  et leur  permettre  de faire entendre leurs voix et maitriser leur propre vie et l’avenir de la planète

Enfin, Sanaba Kaba, ministre de l’action sociale, de la promotion féminine et de l’enfance,  a exprimé la reconnaissance des femmes à l’endroit du chef de l’Etat pour la construction des centres d’autonomisation et de promotion des femmes à travers tout le pays. Une reconnaissance qui, selon elle, se justifie au regard de l’importance de ces centres dans la lutte contre la pauvreté.

Il ne fait l’objet d’aucun doute qu’aujourd’hui, l’autonomisation des femmes n’est pas une des solutions, mais la seule solution qui permet  à celles-ci de lutter efficacement contre la pauvreté, de prendre  des décisions concernant leurs vies, de gérer et de contrôler leurs acquis afin d’en faire profiter leur environnement.

ledjely.com

Djenabou Balde