Guinée : Les prix des denrées alimentaires connaissent une hausse vertigineuse sur les différents marchés à quelques semaines du Ramadan.

Guinée : Les prix des denrées alimentaires connaissent une hausse vertigineuse sur les différents marchés à quelques semaines du Ramadan.

À l’orée du mois Saint de Ramadan, les prix des denrées de première nécessité ont connu une flambée spectaculaire sur les marchés  à travers tout le pays. Cette hausse des produits de consommation qui a commencé à la veille de la présidentielle du 18 octobre suite à la fermeture des frontières avec le Sénégal, la Guinée Bissau, la Sierra Léone, ces dernières semaines encore, la montée en flèche des prix a atteint un seuil record.

Cette situation tracasse les consommateurs mais également les commerçants, souvent pointés du doigt comme étant les responsables de l’augmentation des prix à l’approche de chaque mois de Ramadan. Dans une récente sortie médiatique, le premier ministre Kassory Fofana a alerté les citoyens par ses propos : « Les mois avenir vont être plus durs », cela à davantage augmenter la peur chez le citoyen lambda qui tire déjà le diable par queue . Sur les différents marchés de la capitale, cette alerte du Chef du Gouvernement suscite assez d’inquiétudes.

Le sac de 50kg du riz blanc qui était vendu dans les alentours de 250.000gnf, se négocie de nos jours entre 285.000gnf et 330 000gnf en fonction de la qualité. Le prix d’un sac de sucre  au marché de Coza est entre 400.000gnf et 420 000gnf. Le bidon d’huile de palme de 20litres se décroche à 310.000gnf. Tous ces prix ne sont pas stables, ils varient du jour au lendemain.

Interrogé devant sa boutique au rond-point de Coza, Thierno Abdoul Bah a donné des raisons, qui selon lui, ont amené cette augmentation des prix des denrées alimentaires : <<C’est vrai actuellement, les prix sont en hausse. Mais le plus souvent ce problème est lié au monopole de certaines marchandises. Par exemple la marque CIAO, (riz et l’huile), c’est une seule personne qui importe cette marchandise en Guinée. Si celle-ci augmente les prix, tous les prix vont augmenter au niveau national. Mais franchement cela fatigue tellement nous les boutiquiers puisque si les détaillants viennent chez nous pour acheter leurs marchandises à un prix aujourd’hui et ils reviennent le lendemain ils trouvent qu’on a augmenté, ils vont penser que c’est nous qui augmentons les prix. Alors que nous aussi actuellement, à chaque fois qu’on part acheter nos marchandises au grand marché de Madina, on trouve que les prix ont augmenté », a expliqué ce commerçant.

Il a ensuite exhorté auprès du gouvernement de baisser les taxes au Port Autonome, ne serait-ce que pour le mois de ramadan, pour soulager la population : << Nous demandons aux autorités de nous aider à faire baisser les prix des denrées de première consommation sur les marchés surtout pendant le mois bénit de Ramadan. Nous leur demandons d’avoir pitié des citoyens en diminuant les taxes. Même si c’est juste pendant le mois de Ramadan afin de freiner l’augmentation des prix des denrées de première nécessité. Parce que tout musulman ne souhaite pas voir son prochain souffrir pendant le mois de Ramadan. Mais nous les commerçants, nous n’avons pas le choix puisque nous revendons pour avoir des intérêts aussi et non pour perdre », a exhorté Thierno Abdoul Bah.

Alors que de nombreux citoyens se plaignent déjà de la cherté de la vie et plaident pour une action des autorités pour freiner l’augmentation des prix des denrées alimentaires dans les marchés.

Ismaël Bangoura détaillant exprime des craintes et souligne que l’instabilité des prix a des conséquences néfastes sur son activité.  « Je suis un détaillant, je pars à Madina (le plus grand marché de la capitale Conakry) pour acheter mes marchandises. Des fois même on peut acheter aujourd’hui à un prix et si on retourne un autre jour pour acheter d’autres marchandises, on trouve que les prix ont augmenté à un niveau plus élevé. Donc, vu aussi le coût du transport et les autres frais, nous aussi nous serons obligés d’augmenter les prix pour avoir des bénéfices. La solution est que le gouvernement vienne en aide à la population en diminuant les taxes pour que les prix des marchandises baissent au niveau des marchés, surtout pendant cette période pour permettre aux guinéens de bien passer  le mois béni de Ramadan », a préconisé Ismaël Bangoura.

Hors micro, beaucoup de citoyens nous ont confié de ne plus pouvoir supporter cette situation lamentable si cela continue à perdurer.

Amadou Diaby
Amadoualphamariamadiaby@gmail.com
620-478-154.

LA RÉDACTION