Guinée : Les enfants dans les mines d’or, un véritable danger pour la santé et la scolarisation.

Guinée : Les enfants dans les mines d’or, un véritable danger pour la santé et la scolarisation.

En Guinée, certains enfants sont contraints d’abandonner l’école pour travailler dans les mines d’or et aider leur famille financièrement. Mais l’orpaillage représente d’importants risques pour leur santé et leur scolarisation.

Dans la préfecture de Siguiri, située à près de mille kilomètres au nord-est de Conakry, l’orpaillage est l’une des activités principales.

<<C’est ce que nos grands-pères faisaient, nos pères sont nés dans ça et c’est ce que nous nous faisons .>>, martele Moussa Camara,un jeune mineur, joint au téléphone.

Creuseur dans une mine d’or de Balato, dans la commune rurale de Kintigna, il vit de l’exploitation de l’or : <<L’agriculture que nous faisions avant se raréfie. Présentement, un gramme d’or se négocie à 300.000 soit 30 euros. Le soir, tu peux te retrouver parfois avec deux grammes soit 600.000, 60 euros.>>, renchérit-il au bout du fil.

L’orpaillage traditionnel reste, dans de nombreux pays, une activité économique de premier plan.

Pour mettre fin au travail des enfants dans les mines d’or, les autorités de la commune de Siguiri intensifient des activités de sensibilisations. Pour interdire le travail des enfants dans les mines, mais aussi pour inciter les parents à les envoyer à l’école.

N’faly Alpha Sidibé, proviseur d’un lycée à Siguiri estime que la situation s’améliore au fur et à mesure : <<Aujourd’hui, les enfants ont compris que la vie est une course de fond et non une course de vitesse.  Pour gagner, il faut étudier. A l’heure actuelle, il y a des lycées [aussi] dans des sous-préfectures où on fait de l’orpaillage de façon intense. >>, rassure ce responsable d’école, joint aussi au téléphone.

En haute-Guinée, de nombreux enfants risquent leur vie dans les mines d’or pour tenter de faire vivre leur famille

Risques pour la santé

A l’hôpital préfectoral de Siguiri, plusieurs enfants sont traités pour insuffisance cardiaque. Yaya Camara, surveillant général de l’hôpital, évoque l’utilisation abusive des produits chimiques par les exploitants des mines, il revient sur quelques statistiques au téléphone : <<En l’espace de deux mois, nous avons reçu 75 cas d’éboulement de mines d’or. Les enfants ne savent pas creuser les trous. On reçoit aussi des cas d’insuffisance cardiaque parce que les cyanures, ce sont des produits très toxiques. Depuis 2012 jusqu’à aujourd’hui, nous avons reçus des centaines de cas d’éboulement sur des enfants de 14 à 22 ans.>>

À rappeler que 15 personnes ont été tuées samedi dernier dans un éboulement de terrain sur une mine d’or près de Siguiri.

Amadou Diaby
amadoualphamariamadiaby@gmail.com
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