Guinée : l’accès aux préservatifs devient un problème depuis la fermeture des pharmacies clandestines. 

Guinée : l’accès aux préservatifs devient un problème depuis la fermeture des pharmacies clandestines. 

Il y a de cela quelques mois, les autorités sanitaires prenaient acte de la fermeture des cliniques et pharmacies clandestines. Une décision saluée, en grande partie, par les populations. Cependant, cette décision n’est pas sans conséquence. 

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En effet, le constat sur le terrain révèle un difficile accès aux produits pharmaceutique entraînant d’autres problèmes de santé publique, et non les moindres. C’est le cas des préservatifs, l’un des moyens efficaces de prévention et de lutte contre l’IST et le VIH-SIDA. Ce produit est, de nos jours, cher et difficile à obtenir dans certaines localités du pays.

La mesure de fermeture des pharmacies clandestines par les autorités du pays est en soi, d’après les citoyens, est bonne parce qu’elle concourt à freiner la prolifération des faux médicaments et à protéger la santé publique. Toutefois, ils se plaignent, les jeunes en majorité, de l’obtention des préservatifs.

Le préservatif se négocie présentement entre 7.000 à 10.000 francs guinéens par endroit. Et de 2.000 à 3.000 francs guinéens dans d’autres pharmacies. Sauf que ces pharmacies à moindre coût sont rares à trouver.

Pire, plusieurs localités rurales sont sans vendeurs agréés. Comment les jeunes de ces zones s’y prennent-ils ? C’est l’épineuse question que des observateurs se posent. Selon eux, ce manque pourrait, sans doute, entraîner une contamination en grand nombre des IST, mais aussi des grossesses non désirées chez les jeunes filles puisque la pratique de la sexualité est partout.

Interrogés sur ce sujet, des jeunes nous ont exprimé leur préoccupation sur la question et d’autres ont juste manifesté leur indifférence, même s’ils n’arrêtent pas, cependant, de jouir du plaisir charnel.

Monsieur MD, un jeune de 26 ans résident au quartier Lavage dans la commune rurale de Sangarédi nous a confié que depuis plusieurs mois, il n’utilise plus les préservatifs.

« Depuis qu’on a fermé le local de notre ami qui nous vendait ça ici secrètement et moins cher, moi, j’utilise plus, la vérité est bonne à dire », déclare-t-il.

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À la question de savoir s’il n’opère plus de contact sexuel, il enchaîne.

« Si, je le fais, mais sans protection parce que le préservatif coûte cher et le pharmacien qui est proche de nous ici est un oncle. Je peux pas acheter cela avec lui. Actuellement ma seule partenaire avec laquelle je fais, est planifiée, je sais qu’elle ne peut pas tomber enceinte tant qu’elle est ainsi », renchérit-il.

Cet autre interlocuteur ne se soucie apparemment pas de sa santé. Il a plutôt peur de la grossesse de son partenaire. Monsieur AB estime à son tour qu’il ne trouve pas trop nécessaire d’utiliser le préservatif dans la mesure où sa partenaire utilise les contraceptifs et est fidèle.

« Il y a longtemps je ne sors qu’avec une seule fille. Elle aussi n’a personne d’autre que moi. Je l’utilisais avant, mais elle me disait qu’elle n’aimait pas. C’est moi qui insistais, maintenant que c’est difficile d’en avoir, j’ai arrêté, c’est tout », affirme-t-il sans se prêter à d’autres questions.

Cet autre jeune déclare que les autorités sanitaires et les partenaires du système de santé doivent prendre des mesures urgentes pour faciliter l’accessibilité des préservatifs aux citoyens. Un produit, d’après lui, est un moyen incontournable dans la lutte contre les maladies sexuellement transmissibles notamment le VIH-SIDA. Il demande, également, la relance des actions de sensibilisations pour inciter les populations à préserver leur santé.

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Sidiki CAMARA pour Femmesafricaines.info

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