Femmes et politique en Guinée : le diagnostic lucide de l’honorable Aïssata Daffé

Femmes et politique en Guinée : le diagnostic lucide de l’honorable Aïssata Daffé

Le degré de participation et les niveaux de responsabilité que les femmes occupent dans les sphères politiques sont des critères d’évaluation de la maturité politique et démocratique des Etats. Reléguées au second plan par certaines conceptions traditionnelles ou conservatrices, les femmes sont de plus en plus perçues comme des partenaires à part entière dans les sociétés qui s’envisagent un avenir prospère et radieux. Cependant, certaines habitudes ont la vie dure. Ainsi, aussi bien en leur sein que de la part de la gent masculine, elles continuent à se heurter au plein exercice de leurs droits dont celui de la participation à la gestion des affaires dans la cité.  En Guinée, les femmes, dans leur ensemble, sont encore en marge des joutes politiques. Mais les raisons sont aussi diverses que complexes. C’est du moins ce que l’on peut retenir de l’entretien que nous a accordé l’honorable Hadja Aïssata Daffé, député de l’Union des forces républicaines, et un des symboles de la classe politique au féminin en Guinée.

A 59 ans, mariée et mère de trois enfants, la présidente nationale des femmes de l’Union des forces républicaines (UFR) bénéficie aujourd’hui d’une aura qu’elle tire d’un engagement qu’elle a toujours porté en bandoulière. Titulaire d’un PhD en Chimie industrielle de l’université de Humboldt (Berlin), Hadja Aïssata Daffé n’est pas de celles qui confient leur destin au hasard. Ainsi, après sa brillante formation en Allemagne, de retour en Guinée, elle a d’abord servi à la Sobragui, respectivement en qualité de chargée de contrôle de qualité et de chargée de formation. Embarrassant le syndicalisme par la suite, elle a milité au sein de l’Union syndicales des travailleurs de Guinée (USTG), avant de se retrouver à l’UFR, séduite par les idées de l’ancien premier ministre, Sidya Touré. Au sein de ce parti, faisant montre d’un militantisme assidu, elle a patiemment gravi tous les échelons…jusqu’à se retrouver dans le gotha des parlementaires de la CEDEAO. Ainsi donc, quand il est question de parler de la bataille politique des femmes en Guinée, elle est une interlocutrice tout désignée.  D’autant qu’elle se veut lucide dans ses analyses.

Comme on peut l’imaginer, elle n’est pas satisfaite de la place que les femmes occupent aujourd’hui dans les institutions politiques du pays. Elle en est d’autant plus affectée qu’à l’en croire, des efforts colossaux ont été consentis pour promouvoir les femmes dans la sphère politique

 

Djenabou Balde