Un accusé de viol a été acquitté par le TPI de Mafanco après avoir passé 2 ans en détention. 

Un accusé de viol a été acquitté par le TPI de Mafanco après avoir passé 2 ans en détention. 

Le vendredi dernier 22 mars 2024, le tribunal criminel de Mafanco a rendu un verdict crucial dans l’affaire du jeune Mamadou Saliou Bah, accusé de viol sur une mineure. Après avoir passé plus de deux ans en détention à la maison centrale de Conakry, l’accusé a finalement été acquitté au bénéfice du doute, mettant ainsi un terme à une longue bataille judiciaire.

Au cours du procès, Mamadou Saliou Bah a affirmé ne pas se souvenir d’avoir commis un tel acte, notamment car il était ivre ce jour-là.

« Je ne reconnais pas les faits. Ils m’ont accusé d’avoir violé la fille. Je ne reconnais pas. Je ne me souviens pas avoir fait ça. À la Bac 14 et à la DPJ, on m’a beaucoup battu. J’ai très mal aux oreilles. Depuis que j’ai été enfermé, chaque trois mois, j’ai mal. Devant le juge d’instruction, ils m’ont demandé si c’est moi le coupable. J’ai dit que je ne me souviens pas. En âme et conscience, je ne pense pas avoir fait ça… Chez le juge instructeur, je me suis excusé. J’ai dit cela parce qu’on m’a arrêté et accusé. Le mari, c’est mon grand, c’est lui qui m’a aidé à avoir une maison à côté de chez eux. Ce jour-là, lorsque je suis revenu du travail à 22h, c’est la maman de la fille que j’ai trouvée sur la terrasse. Elle m’a demandé si elle pouvait réchauffer le riz. J’ai répondu que oui. Quand elle est rentrée, sa fille âgée de 3 ans est venue me saluer en disant, oncle bonsoir. Peu de temps après, elle est ressortie avec sa mère. J’avais bu de l’alcool. Je ne me retrouvais même plus. Aminata m’a demandé ce qui s’est passé. Je ne comprenais pas. C’est le lendemain que mon grand m’a raconté. Ça m’a étonné. Je n’ai pas nié parce que je n’étais pas dans mon état normal. Tout pouvait arriver. Je suis à jeun, dès que je ferme les yeux, je me pose toujours cette question. Est-ce que je suis capable de faire ça ? Nous sommes des voisins et j’ai l’habitude d’aller manger chez eux », a-t-il déclaré.

Devant le tribunal, malgré les témoignages contredisant son récit, la mère de la victime a confirmé avoir pardonné et retiré sa plainte, ajoutant une dimension supplémentaire à cette affaire complexe.

L’avocat de la défense a plaidé en faveur de l’acquittement de son client, mettant en avant le manque de preuves tangibles et soulignant les failles dans la procédure judiciaire.

« Mamadou Saliou Bah travaille ensemble avec le papa de la fille à Madina et ils logent ensemble. Ce dimanche, il était revenu du boulot, fatigué. C’est là que la maman de la fille est venue demander à chauffer le riz pour lui. Après, c’est là mère qui dit que son enfant a été violé… Il a été entendu à l’enquête préliminaire sans avocat et sans interprète. Il y a également un manque criard de preuves dans cette procédure. On dit souvent au lieu de condamner un innocent, il vaut mieux libérer dix prévenus », a plaidé l’avocat qui demande l’acquittement de son client faute de preuves.

L’accusé lui-même a exprimé ses regrets et a demandé pardon à la famille et au tribunal, affirmant sa confusion quant à sa possible implication dans les faits allégués.

Suite à la délibération, le tribunal criminel a déclaré Mamadou Saliou Bah non-coupable des accusations de viol et l’a renvoyé des poursuites pour bénéfice du doute. La lettre de désistement de la partie civile a été prise en compte dans la décision du tribunal, mettant en lumière la complexité des affaires judiciaires impliquant des crimes aussi graves.

Cette affaire soulève des questions sur la fragilité du système judiciaire et l’importance de garantir des procès équitables pour tous les accusés. Le cas de Mamadou Saliou Bah rappelle également l’importance de la présomption d’innocence et de la recherche de la vérité dans chaque affaire judiciaire.

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