Cheffe d’entreprise, activiste, mannequin, Fatoumata Sylla nous plonge dans son univers.

Cheffe d’entreprise, activiste, mannequin, Fatoumata Sylla nous plonge dans son univers.

Interview avec Mlle Fatoumata bakôrô Sylla, étudiante en communication à l’Université koffi Annan de Guinée, mannequin photo, activiste et gérante de l’entreprise « fb Sylla » qui est une entreprise de confection des perles. 

Philanthrope qu’elle est, âgée d’une vingtaine d’années, Mlle Sylla est grandement impliquée dans la réalisation des activités enfantines. À son jeune âge, avec les moyens à bord, elle prête main forte aux enfants nécessiteux dans les localités environnantes de Grand Conakry. Dans cette interview, elle nous a plongés dans son univers. Elle a abordé sa carrière de mannequin en passant par son entreprise de confection de perles (bijoux) jusqu’à la mise en place de son ONG humanitaire à l’endroit des enfants nécessiteux. Lisez ce qu’elle nous a confié lors de cet entretien réalisé en ligne.

www.femmesafricaines.inof : veuillez-vous présenter à nos millions de lecteurs à travers le monde ?

Fatoumata Sylla : je suis Fatoumata bakôrô Sylla étudiante en communication à l’université Kofi Annan de Guinée, je passe pour la licence 3. Je suis membre de l’atelier solidaire, mannequin modèle, une amoureuse des enfants, propriétaire de la marque de bijou FB. Sylla depuis 3 mois et je suis actuellement employée chez l’entreprise Mamdoo. Et aussi, j’ai été ambassadrice de la FIEG (foire internationale de l’écriture) durant deux (2) ans.

Comment le mannequinat a commencé pour vous et depuis combien de temps vous le pratiquez ?

Je dirai toute petite, tout ce qui était mode, déifié m’intéressait beaucoup. La première fois que j’ai défilé, c’était au primaire. Ensuite, en 10e année, j’ai été miss de mon école. Je me suis rendue compte avec le temps qu’être miss n’était pas ça ma vocation, j’étais fascinée par le monde du mannequinat. En 11e année pour me faire plaisir, mes parents m’ont donné l’opportunité de vivre ma passion, donc j’ai commencé avec l’agence best agence seducta qui évolue beaucoup plus en mannequinat podium. Mais après, je me disais que ce n’était pas mal, je pouvais m’y faire, apprendre à marcher, c’est un plus pour moi même si je veux être une mannequin modèle, donc j’ai commencé à le pratiquer, mais je ne l’ai pas terminé parce que ça n’allait pas de pair avec mes cours et vu que la priorité c’était mes études, j’ai abandonné. J’ai arrêté les répétitions. Je travaillais à la maison, donc avec le temps, j’ai créé ma page, j’ai commencé à faire réellement ce que j’aimais dans le monde du mannequinat, c’est-à-dire faire des poses, faire de la publicité pour des personnes et entreprises, c’est comme cela j’ai développé ce que j’aime de plus, j’ai pu me catégoriser.

Quelles sont les scènes que vous avez foulées ?

Après l’école, tout ce qui était scène, j’ai tout arrêté, chaque fois que je recevais des invitations, je les déclinais. Je suis beaucoup accentuée sur ce que j’aime et non ce que les autres veulent. Le défilé, ce n’est pas trop mon aspiration, donc tout ce qui est scène, je ne le fait pas. J’ai appris à défiler, c’est vrai, dans un futur proche ça pourrait venir, mais pour le moment, je n’aime pas faire la scène. Ce que je fais, c’est de poser pour des petites entreprises de mes amis, faire de la pub pour eux. Ce qui rend d’ailleurs mon parcours très atypique, j’ai défilé qu’une seule fois en tant que mannequin pour Lima fashion lors d’une remise privée d’une personne que je connais. Donc, disons que je le fais par affinité. Le problème en Guinée, les gens ont tendance à penser que le mannequinat se résume juste à défiler. Non, le domaine du mannequinat est très vaste, ça va au-delà d’un simple défilé. Il y a plusieurs types de mannequinats, à un moment donné, il faut accepter de se catégoriser, c’est vrai que ce n’est pas facile, du moment où tu te fixes des exigences. Par exemple avec ce que je fais, on me fait des reproches comme quoi, de cette façon, tu auras du mal à progresser, tu ne vas pas évoluer, il faut faire les scènes, il faut forcément défiler pour pouvoir te faire découvrir au monde. Moi, je me dis que ce n’est pas forcément cela. Du coup, petit à petit, je travaille sur mes objectifs.

Pourriez-vous citer le nom de quelques marques ou entreprises pour lesquelles vous avez posé ?

Oui, j’ai posé pour Limahfashion, fatcrochet ou encore youm’s

En tant que modèle photo ou mannequin photo, avez-vous raflé des distinctions ?

Malheureusement non. Il faut assez de chemin encore pour cela, sachant bien que le mannequinat en général est peu considéré en Guinée et en tant que modèle photo n’en parlons même pas. Mais avec beaucoup de passion et d’amour, un jour ça sera possible.

Quels sont les mannequins qui vous inspirent ? Autrement, vos sources d’inspiration en tant que mannequin photo.

Il y a plusieurs mannequins qui m’inspirent notamment Iman, Naomi Campbell ou encore bella Hadid.

Quel est la pose photo la plus mémorable que vous avez prise et pourquoi ?

C’était lors d’un de mes premiers shoots et sur la photo, je sentais la vivacité, mon engagement et ma détermination, car j’étais vraiment sortie de ma zone de confort et aussi, l’image représentait ma folie extrême. La photo date de 2021 et avait suscité beaucoup de réactions.

Fb Sylla, son entreprise de confection de perles

Qu’est-ce qui est l’élément déclencheur qui vous a poussé à démarrer votre entreprise de bijoux (perles) et quel est son nom ?

Ma marque de bijoux c’est fb Sylla, qui est mon nom. C’est un rêve que j’ai nourri depuis toute petite. J’ai toujours été une rêveuse. C’est vrai que plus jeune, je disais que je vais lancer une marque qui va forcément porter mon nom, mais je ne savais pas exactement ça sera quoi. Mais, je savais une chose, à un moment donné de ma vie, j’allais lancer ma marque. Donc, avec le temps, j’étais partagée entre une marque de vêtements et de bijoux, parce que ce sont des choses que j’aime. Je me suis dit, je vais lancer la marque de bijoux, celle des vêtements viendra plus tard, mais je m’attendais à ce que j’ai des millions pour commencer, mais avec les tutos sur comment lancer une marque que je regardais régulièrement sur youtube, j’ai fini par comprendre que je n’avais pas besoin des millions pour lancer, mais avec le peu de moyens que j’ai, je pouvais lancer ma marque et avec une bonne gestion je pouvais l’agrandir. Il y a ce qu’on appelle le salon des étudiants entrepreneurs à l’Université française de Guinée, l’année dernière (2022) ça été faite, j’avais décidé d’y participer mais par négligence, je n’ai pas pu participer parce que je n’avais pas encore lancé ma marque. Cette année (2023) j’ai assisté à l’événement pour voir comment ça se passe, j’ai eu un hic, je me suis dit, c’est le moment de lancer la marque, il me reste une année d’études universitaires pour que l’année prochaine je sois apte à participer audit salon. De ce fait, avec l’aide d’un frère, j’ai commandé les outils et les accessoires. Aujourd’hui, ma marque à trois (3) mois d’existence.

Quels sont les types de produits que vous offrez ?

J’offre des colliers, bracelets et boucles en perles pour le moment jusqu’à ce que je lance la deuxième partie qui sera un mixage InchaAllah.

Avez-vous un local ou un site de production ? Et comment commercialisez vous vos perles ?

C’est via ma page Facebook Fb.sylla. Je fais les unités de chaque modèle que je crée, je mets sur ma page et après s’il y a des gens qui sont intéressés par le modèle, ils passent la commande et je le fais. C’est comme cela que j’évolue pour l’instant. Donc, c’est une vente en ligne et d’ici six (06) mois, j’aurai mon site web.

Précision, vous confectionnez vos articles à la maison n’est-ce pas ?

Oui, pour être plus précise, je le fais dans ma chambre avec une bonne ambiance.

Comment votre entreprise se différencie-t-elle de celles de vos concurrent(e)s, c’est-à-dire ceux/celles qui font les mêmes perles que vous ?

Je n’ai pas de renseignements sur les autres qui font comme moi. Mais, si je dois dire quelque chose, c’est ma manière d’accueillir la clientèle, de pendre les commandes, mais surtout les confectionner avec amour, car chaque commande représente une confiance que le client porte à mon entreprise.

Quels sont les objectifs de croissance à court et à long terme de votre entreprise ?

Mon objectif à court terme est de me faire une place en Guinée dans le monde des bijoux. Et en long terme, c’est d’agrandir l’entreprise mondialement en faisant de la Guinée son siège et ayant des boutiques un peu partout dans le monde et aussi créer de l’emploi.

Comment vous parvenez à fidéliser vos clientes ?

D’abord avec un accueil très courtois, puis de leur faire savoir que chaque commande faite est importante, donc, en soi, ils sont importants pour la marque. Et je les appelle pour avoir des retours après le travail rendu.

Un mot à placer à l’endroit des jeunes qui souhaiteraient se lancer dans l’entrepreneuriat ?

De ne pas attendre des millions, ni trop réfléchir, plutôt se fixer des objectifs et commencer avec des moins de bord avec assez d’amour et un grain de folie et beaucoup de travail le reste viendra avec le temps.

« Sauver les nécessiteux » est son ONG humanitaire à destination des enfants dans le besoin.

Parlez-nous de votre relation avec les enfants ?

J’ai une relation fusionnelle avec les enfants. Très jeune, j’étais tout le temps avec les enfants, ma grand-mère (paix à son âme) m’avait toujours appuyé à faire don auprès des enfants de ce qu’on avait, donc j’ai grandi avec cela. Au final, j’ai découvert un univers qui m’était très inconnu, les orphelinats, et je trouvais très intéressant de partager de bons moments de joie avec les enfants qui s’y trouvent. J’ai créé mon ONG « sauver les nécessiteux », avec les amis, on parvenait à aider des enfants. Et seule, je faisais des activités avec eux. Pendant les vacances, je leur donnais des cours de révision, j’expliquais aux filles comment prendre soin de soi pendant la menstruation. Je réalise beaucoup d’activités avec les enfants. Les vacances passées, je réalisais avec eux une émission « on fait quoi de nos vacances » que je vais reprendre cette année si Dieu le veut bien. Je fais tout avec les enfants, même mes anniversaires, je les célèbre avec eux. J’essaie de passer les moments les plus merveilleux à leur compagnie chaque fois que j’ai l’occasion, ce sont des moments les plus apaisants de ma vie quand je suis avec eux.

Comment vous identifiez les enfants avec lesquels vous réalisez les activités ?

Il y a quelques orphelinats avec lesquels je collabore, kiridiya à matoto, je suis très familière avec eux. Il y a aussi les enfants de l’orphelinat hakuna Matata à dapompa, au-delà de tout cela, quand je vais sur les réseaux sociaux, s’il y a des enfants ou des orphelinats qui ont besoin d’aide, si je peux apporter quelque chose, je le fais. Parfois, je vais à tayaki (une plage de Conakry) passer du temps avec les enfants, je leur apprends des choses, il n’y a pas de principe établi dans le choix des enfants, c’est quand je vois la nécessité, si je peux participer, je le fais.

Votre ONG « sauver les nécessiteux » a combien d’années d’existence et a-t-elle des partenaires financiers pour vous aider dans la réalisation de vos activités ?

l’ONG a été créée en mai 2020, avec des amis de classe. Actuellement, l’ONG est sur pause parce que la plupart des membres ont voyagé après le bac. Il faut savoir que ce n’est pas aussi facile de réunir les gens autour d’un projet. Au fil du temps, on se rend compte qu’on n’a pas la même vision des choses, c’est ce qui fait que je suis la seule a réaliser les activités même si j’ai tendance à les faire au nom de l’ONG. Nous n’avons pas de partenaires financiers pour la réalisation de nos activités, c’était sur fond propre et le soutien des parents qui trouvaient noble notre démarche. Parfois, on s’associait à d’autres ONG pour réaliser des activités.

Vous avez cité tout à l’heure quelques activités que vous faites avec les enfants, pouvez-vous nous citer les principales activités réalisées et pourquoi le choix ?

Comme je le disais, je fais du bénévolat à mes heures perdues pour donner des cours dans des orphelinats, pourquoi ? Parce que pour moi, l’éducation, c’est la base, quand tu arrives à donner l’éducation à un enfant, tu lui as tout donné, avec cela, l’enfant parvient à se frayer son propre chemin. Donc tant que je peux, je partagerai le peu de connaissance que j’aie avec les enfants. Avec les jeunes filles, j’échangerai le peu de connaissance que j’aie sur la gestion des menstrues, pour éviter qu’elles soient ignorantes dans la gestion de la chose, alors qu’elles sont ou seront confrontées à cela à tout moment. Aussi, j’avais commencé une émission que j’ai arrêtée qui consistait à inviter les différents membres des ONG, des encadreurs des Orphelinats pour venir parler des réalités dont ils sont confrontés. Mais actuellement, ce que je fais pendant ces vacances, c’est « on fait quoi de nos vacances », c’est une émission qui me permet de sortir réaliser de courtes vidéos avec les enfants. On sait que pendant les vacances, il y a des enfants qui font de la mécanique, de la couture ou tout autre activité, donc l’idéal, c’est quoi ? C’est de leur interviewer pour savoir, pourquoi ils le font ? Est-ce qu’ils sont forcés de le faire ou c’est tout simplement un choix propre de le pratiquer ? C’est un peu de tout cela qu’on fait au-delà des dons qu’on effectue.

Vous l’avez dit, vous avez commencé l’ONG avec des amis de classe, aujourd’hui, vous êtes seule à continuer l’aventure, est-ce que vous envisagez mobiliser à nouveau des personnes afin de réaliser de grandes activités et grands impacts ?

Oui, j’y compte bien, mais pour le moment, je prends tout mon temps et je me rassure d’être suffisamment prête pour me lancer de nouveau avec une équipe.

Vous avez autre chose à rajouter ?

Oui, c’est d’apprendre à croire à nous et ce qu’on fait accepter d’échouer et de refuser de faire partie de ceux qui n’ont jamais essayé. Apprendre a partager et faire les choses avec folie.

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Ismaël KONÉ

LA RÉDACTION