Inédit: ces femmes investissent plus de 2 millions dans leur commerce pour un bénéfice de 50.000fg à 200.000fg.

Inédit: ces femmes investissent plus de 2 millions dans leur commerce pour un bénéfice de 50.000fg à 200.000fg.

Les femmes sont les plus présentes dans le secteur de l’activité de production halieutique, après la pêche, notamment le fumage de poissons. Les fumeuses de poissons rencontrées en ce début de semaine à kaporo-pond bravent d’immenses arduités dans l’exercice de leur métier qui leur permette une certaine commodité dans la prise en charge de leurs familles respectives. M’Nabinty soumah et fatoumata Camaratoutes fumeuses de poissons, à notre micro, ont passé au peigne fin les précarités auxquelles elles sont exposées dans ce métier.

Si les Guinéens raffolent sur le marché les poissons fumés (capitaines, brochets …), à cause de leurs différents goûts, cela n’est pas sans conséquences sur celles qui s’adonnent âme et corps dans la production.

D’après Nabinty soumah, mariée, mère de 4 enfants, le prix des poissons dans les ports est devenu un casse-tête. Occasionnellement pour assouvir la demande de la clientèle, elles sont obligées de débourser plus de 2 millions de francs pour un seul carton contenant de gros poisson. Mais fréquemment, par manque de moyens, elles s’en tiennent à l’achat des cartons contenants de petits poissons pour une somme qui varie entre 200 000 fg à 400 000 fg / carton. Et quand elles n’ont absolument rien sous les mains, elles s’endettent aux près de leurs partenaires chinois (les détenteurs de camion frigorifique) à kenya, sur l’autoroute, dans la commune de Ratoma.

En suivant les explications de N’Nabinty, sur un carton de poissons acheté à 250 000 fg :  » après le fumage, on vend les poissons à nos clientes étalagistes qui à leur tour, les revendent en détail. Un tas de poissons de 4 à 5 est vendu à 5 000 fg. Un tas de poissons de 4 à 5 est vendu à 5 000 fg. Pour récolter un bénéfice de plus de 100 000 fg, il faut alors dépenser plus de 2 millions dans l’achat d’un carton contenant de gros poissons, parce que le peu de satisfaction n’est jamais obtenu avec les petits poissons sur le marché ».

Pire, c’est dans ce bénéfice de 50 000 fg que N’Nabinty se démerde pour faire face aux dépenses notamment le transport, la nourriture, les frais de scolarité de ses 4 enfants.

Cette année, ses enfants ont tardivement et difficilement repris le chemin de l’école. Il lui a fallu s’endetter afin d’acheter les fournitures scolaires pour ses 4 enfants tous inscrits dans les écoles privées. Elle dit être obligée de faire inscrire ses enfants dans les écoles privées parce qu’il y a un manque de place dans les écoles publiques, de ce fait, les autorités administratives refusent d’inscrire ses enfants.
Consciente de son incapacité à payer la totalité des frais de scolarité de ses enfants,  N’Nabinty précise qu’elle fait inscrire ses enfants dans les écoles privées pour éviter la honte à ces derniers qui voient leurs amis enthousiasmés de reprendre les cours. Et au bout de quelques mois d’études, ils sont renvoyés pour non-paiement de la scolarité.

Cette autre femme fumeuse de poisons du nom de Fatoumata Camara, communément appelée Fatou Conakry, est une femme mariée abandonnée par son époux à ses trousses ses 5 enfants.

« Mon mari m’a abandonnée. Je fais ce métier pour juste trouver quoi manger. Parfois, je ne gagne rien, moi et mes enfants dormons ventre vide. Comme vous le constatez, toutes les femmes ici présentes bravent le feu, le soleil pendant toute la journée de 5 h à 22 h pour juste gagner le prix du pain afin de prendre leur famille en charge.
Des fois, les enfants reviennent de l’école, il n’a rien à manger, il me faut leur donner 10 000 fg. Nos maris ne travaillent point, ce sont les femmes qui portent sur les épaules la famille », s’indigne fatou Conakry.

Ismaël Koné, rédacteur web pour femmesafricaines.info

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