A la rencontre d’une exciseuse : je pouvais exciser 10 ou 20 filles avec un seul couteau…

A la rencontre d’une exciseuse : je pouvais exciser 10 ou 20 filles avec un seul couteau…

Malgré l’effort fourni par le gouvernement et certaines ONG de la place, l’excision reste toujours une pratique difficile à interdire sur le territoire guinéen. Pour en savoir de plus, notre rédaction est allée à la rencontre d’une vielle femme exciseuse dans un district situé à  une vingtaine de kilomètre de la ville de Kindia. Avec des multiples voix pour freiner ce phénomène, elle revient sur les raisons incessantes de cette pratique. Lisez plutôt  !!!

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Arafan Yarie Keita : Âgée de 75 ans, habite à Gannya district de Kolenté dans la préfecture de Kindia.  Mon travail c’est de cultiver la terre et faire l’excision des filles dans mon village. J’ai commencé à exercer ce métier depuis plus de 30 ans. Je suis la seule à exercer ce métier dans mon village pendant tout ce temps et je n’ai jamais eu de l’accident.

Comment tu faisais l’excision avant ?

Avant, je pouvais exciser 10 ou 20 filles avec un seul couteau, mais je n’ai jamais eu de problèmes.  C’est leur parent même qui demandaient de pratiquer normalement l’excision comme recommandé par nos ancêtres.

Aujourd’hui, grâce a l’interdiction de cette pratique sur toute l’étendu de territoire national par les autorités, et à cause des maladies, j’ai beaucoup amélioré, chaque fille un couteau ou une lame.

 Vous n’êtes pas informé de l’interdiction de l’excision ?

Notre village se trouve environ plus de 150 km de la capitale, on n’a pas accès à l’information. C’est seulement la radio rurale de Kindia qui nous donne des informations et par fois quand on se déplace vers la capitale Conakry, les gens nous parlent de l’interdiction de l’excision.

Le village de Gannya est en manque d’infrastructure depuis l’indépendance le courant, les routes, centre de santé l’école etc… Donc, c’est grâce à mes fréquentations à Conakry que j’ai  eu un peu de connaissances dans ce métier.

Vous pouvez arrêtez d’exercer ce métier ?

Pour le moment je ne peu pas arrêter directement ce métier, parce que j’ai trouvé mes arrières grands-parents dans ça, mais si aujourd’hui l’État décide de stoppé l’excision, c’est un peu difficile pour nous.  Les habitants ne sont pas informés, sinon, je sais une chose si l’état décide pour mettre fin a ça, tout le monde va arrêter, parce que personne n’est au dessus de la loi.

Selon vous si la femme n’est pas excisée ça lui fait quoi ?

Chez nous, si une fille n’est pas excisée tu n’auras pas un mari, et surtout tu as du mal à vivre dans le foyer. Si tu gagnes un mari polygame, ta coépouse peux te lancer des flèches même par une simple discutions. Donc, c’est une honte pour la famille si la femme n’est pas excisée.

Entretien réalisé par

Maciré Fernand Bangoura

621 666 513

Djenabou Balde