« À la limite, l’avocat Me Bea doit être radié du barreau ». (Par Djenabou Baldé)

« À la limite, l’avocat Me Bea doit être radié du barreau ». (Par Djenabou Baldé)

D’une façon ou d’une autre, nous avons tous suivi la situation précaire de m’mah Sylla. Une femme d’une vingtaine d’années décédée dans les conditions atroces à Tunis suite à un viol collectif de la part de ses médecins traitants. Qui étaient censés la traiter de ses maux. Comme une proie, elle a été violée à plusieurs reprises, opérée trois fois de suite sans succès de façon clandestine et pire dans une clinique qui n’a même pas d’agrément. Ils lui ont prescrite des substances illicites à la santé. Puis transportée d’une clinique à une autre pour être opérée par un autre médecin. Par incompétence, aucune des interventions n’a abouti. La seule chose qu’ils ont réussi à faire, est de l’abuser sexuellement. Ils ont abusé d’elle bien qu’elle se plaignait de douleurs. Comme si sa vie ne valait pas la peine. Épuisée, fatiguée, maltraitée, empoissonnée et déchirée de partout à l’intérieur, M’mah Sylla a succombé de ses douleurs à Tunis. Nous avons tous condamné l’acte diabolique de ses bourreaux.

Le procès ouvert la semaine dernière, l’un des soi-disants médecins à la barre, a reconnu que la victime a effectivement suivi plusieurs interventions chirurgicales de différents médecins dans leur clinique. Après une tentative d’avortement qui n’avait pas abouti.

Avocat d’un des médecins inculpés, Me Bea a osé parler de « récupération » dans le dossier pour défendre son client. C’est vrai qu’il est dans son rôle d’établir l’innocence de son client, mais il ne faut pas piétiner la vie humaine. Surtout avec le cas m’mah Sylla, nous connaissons tous comment elle a trouvé la mort. Me. Bea dit que c’est parce que les ONG se sont mises sur le coup, l’affaire a fait la Une de l’actualité que la situation a pris une autre tournure. Sinon il y a des cas de meurtres, de viols, d’assassinat et autres qui se font à longueur de journée et qui passent inaperçus. Incroyable ! Un avocat qui tient des propos pareils à la barre.

C’est vrai qu’il défend son client, mais pas de cette façon. Déclarer publiquement que les faits reprochés à son client se reproduisent à longueur de journée sans poursuite et que le cas de son client, c’est de la récupération. Et même si c’est de la récupération, le fait d’exercer 1 ; 2 jusqu’à 3 opérations sur une seule personne dans une clinique clandestine est-il normal ?

Du jour au jour des ONG, des structures sont sur pied pour lutter contre les violences sexuelles, le viol, inceste. Se battent à tout bout de champ pour mettre la main sur les bourreaux. Les millions sont débloqués par l’État et mis à la disposition des services de sécurité pour lutter contre le grand banditisme. Alors qu’un des partisans de ces actes criminels est démasqué et traduit à la justice, Me Bea, lui, il trouve mieux à dire que c’est de la récupération en banalisant la vie humaine. Qui sait si son client est un habitué des faits démasqué grâce à cette affaire ? S’il l’est je vous laisse alors imaginer combien de femmes se sont retrouvées dans la même situation que M’mah Sylla ? Surtout que la clinique a toujours fonctionné de façon clandestine. Combien de femmes y sont passées pour les mêmes raisons, peut-être qu’elles ont aussi été abusées et abandonnées.

Un acte criminel. Le client lui-même reconnaît que la victime a subi une série d’opérations dans une clinique clandestine suite à un avortement échoué. La patiente y a laissé sa vie.

Étant un avocat adulé et reconnu pour la défense des cas de ce rang, il devrait avoir une certaine pudeur à tenir de tels propos.

Si ce n’était pas le cas m’mah Sylla qui a explosé au grand jour, son client serait encore dans la même clinique en train de s’exercer sur d’autres femmes oubliant qu’une de ses patientes a lamentablement rendu l’âme pour son incompétence et ses envies diaboliques. Il ne serait jamais poursuivi. Maintenant, qu’il était devant les juridictions, il reconnaît les faits qui lui sont reprochés, il doit en titrer les conséquences. Et Me Bea lui devait chercher à plaider coupable, puisqu’on ne peut accepter de tolérer de tels actes criminels, surtout au sein d’une corporation sensible, la gynécologie. Et pour avoir tenu de tels propos à la limite Me Bea devrait être radié du barreau. La vie humaine ne doit en aucun cas être banalisée. Jusqu’à dire que c’est de la récupération. Oui, ça l’est. Et son client est l’un des criminels recherchés par les services de sécurité, les ONG et structures. Il doit être puni à la hauteur de sa forfaiture.

Il ne faut pas que l’envie de gagner de l’argent pousse Me Bea à cracher sur la vie humaine. Sa manque d’empathie dans cette affaire me dévore.

LA RÉDACTION