Quand une des guerrières des causes féminines, Fanta Hélène Tounkara parle de son ONG

Quand une des guerrières des causes féminines, Fanta Hélène Tounkara parle de son ONG

Diplômée en Gestion des ressources humaines à l’Université Général Lansana Conté de Sonfonia, l’activiste débordante d’énergie, qui s’investit énormément dans la cause des jeunes filles et femmes de Guinée, Fanta Hélène Tounkara nous a accordé un entretien exclusif pour parler de son ONG, de sa création en passant par ses activités réalisées sur le terrain jusqu’à la mise en place d’une coalition des organisations féminines de promotion et de protection des droits des femmes et filles.

Suivez l’entretien réalisé par Mohamed CISSÉ.

Femmesafricaines.info : qui est Hélène ?

Fanta Hélène Tounkara : je suis Fanta Hélène Tounkara diplômée en Gestion des ressources humaines à l’Université Général Lansana Conté de Sonfonia et Présidente fondatrice de l’ONG, femmes et filles pour le développement Durable.

C’est quoi votre ONG et depuis combien de temps elle existe ?

C’est une organisation féminine créée en septembre 2019 qui milite pour la défense des droits des femmes et des filles. De sa création à nos jours, nous avons scolarisé 100 enfants en situation de précarité à travers le pays notamment à kankan, siguiri, faranah et à Conakry. Aujourd’hui, au sein de l’ONG, nous sommes au nombre de soixante-dix membres.

Quels sont vos domaines d’intervention ?

Parlant de nos domaines d’interventions, nous avons la formation, la sensibilisation, l’insertion socioéconomique, mobilisation et accompagnement social, renforcement de capacité et l’animation communautaire.

Votre ONG, est-elle implantée dans d’autres villes à l’intérieur du pays ou elle s’exerce seulement que dans le grand Conakry ?

Notre ONG est implantée à l’intérieur du pays, notamment dans les villes de kissigoudou, faranah, kankan, siguiri et dans le grand Conakry et nous comptons élargir nos antennes dans les autres villes dans les jours à venir. Parce que travailler seul, on peut aller plus vite, mais en grand nombre, on va plus loin.

Pouvez-vous nous citer quelques activités que vous avez eues à mener sur le terrain ?

Nous avons effectué plein d’activités telles que les sensibilisations ou encore la mobilisation des jeunes filles pour l’insertion sociale.

Laquelle des activités réalisées, vous êtes de plus fière ?

La mise en place de la coalition des organisations féminines de promotion et de protection des droits des femmes et filles. En-tout-cas, c’est l’activité qu’on a réalisée et je suis fière. Je suis même la présidente-fondatrice. Nous avons en son sein 62 organisations. C’est le 15 avril dernier, nous avons fait le lancement officiel en présence des autorités notamment le ministère de la promotion féminine de l’enfance et des personnes vulnérables, L’OPROGEM et un représentant du ministère de la Justice et des droits de l’homme.

Être une activiste signifie quoi pour vous ?

Pour moi, être activiste, c’est vraiment être là pour les autres. Parce qu’aujourd’hui toutes les luttes que nous sommes en train de mener sont nobles. Nous sommes victimes de violences. Il y a des jeunes filles par exemple qui sont victimes de viol chaque jour que Dieu fait. Nous, nous serons sur pied, sous le soleil et la pluie pour leur défendre à la Justice, dans les gendarmeries, devant l’oprogem. C’est pourquoi, vouloir se battre pour donner le sourire aux victimes me donne de la force.

Pourquoi le choix de porter sur les épaules les maux des autres et de mener des actions pour les résoudre ou les atténuer ?

Nous sommes femmes et filles. Nous sommes une couche qui est vraiment vulnérable, c’est pourquoi il faut vraiment qu’on se lève pour mener le combat. Il faut remarquer, nous sommes victimes de violences basées sur le genre, et il s’avère vraiment que ce ne sont pas les hommes qui doivent faire le combat à notre place. Et d’ailleurs, les hommes ne vont jamais se lever pour dire « donner le pouvoir aux femmes ». Vu cela, c’est notre devoir de s’impliquer de plus. Nous devrions vraiment effectuer le premier pas afin d’impliquer les autres couches dans la lutte. Ce n’est pas toutes les filles ou femmes qui ont eu la chance d’être leader, ou de mener ce combat noble. De ce fait, nous qui avons eu la chance d’être à l’école, nous allons défendre nos mamans, sœurs et tantes.

Où vous tirez votre force de faire face à tous les défis qui se présentent à vous chaque jour ?

Ma force ne fait que germer du jour au lendemain dû aux différents cas de violences que nous rencontrons sur le terrain, sur ce, nous ne devrions pas lâcher ce combat sinon ça serait une monnaie courante. Nous continuerons de défendre la couche féminine de génération en génération.

Comment vous pouvez décrire la vie d’activiste ?

La vie d’activiste est une vie de défense et d’aide, qui demande aussi une bonne présentation de votre personnalité.

Avez-vous eu des avantages à en tirer de cette vie ?

On a eu beaucoup d’avantages dans l’activisme notamment des formations, le renforcement des capacités. Il y a des accompagnements aussi, il faut le souligner, mais en tout cas le plus important, c’est le renforcement des capacités. D’ailleurs, étant une activiste, il y a beaucoup d’opportunités de formation que tu pourras suivre.

Vous rencontrez, sans doute, des difficultés dans la réalisation de vos activités ou projets parlez-nous en ?

On a des difficultés comme toute autre organisation ou entité. En fait, sur le terrain, parfois, il arrive qu’on fasse des campagnes de sensibilisation sur la lutte contre les mariages d’enfants, mutilations génitales féminines et l’importance de l’éducation, etc. Mais nous sommes rejetés par certains parents qui sont réticents. De ce fait, nous devrions faire beaucoup de sensibilisation pour changer la mentalité du comportement des citoyens.

Qu’est-ce que vous pourrez dire sur l’accès aux financements des projets des ONG en Guinée ?

Parlant de l’accès aux financements pour les organisation en republique de Guinée, je pourrai dire que c’est pas du tout facile mais je recommande également aux organisations de travailler, pour un début, sur fond propre, parce que c’est pas facile que les bailleurs finances un projet si à l’entame l’organisation elle même n’a pas mené quelques activités sur fond propre, que les bailleurs peuvent voir.. En tout cas, ils sont là pour nous, mais nous devrions également travailler pour qu’ils voient vraiment les résultats de ce que vous menez. C’est vrai que nous avons quelques financements en Guinée, mais la plupart des financements en Guinée sont viennent de l’extérieur.

Un mot à placer à l’endroit des jeunes filles qui veulent aussi militer pour des causes nobles ?

J’invite toutes ces jeunes filles de se lancer dans des activités qui défendent les droits des femmes et des filles, ce sont des activités qui sont très importantes, parce que, plus il y’a de jeunes filles qui se lancent pour lutter contre les violences basées sur le genre, on pourra considérablement réduire les conséquences de ce phénomène.

Merci à vous

C’est moi qui vous remercie.

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