Femmes d’ici et d’ailleurs : La Princesse de Clèves

Femmes d’ici et d’ailleurs : La Princesse de Clèves

Nous commencerons par cette Femme d’ailleurs qui nous ressemble et qui nous a léguer un éternel Enfant.

Dans cet article, nous allons relever, une femme qui a refusé la marginalisation, elle a cassé la glace car à son époque, l’écriture n’était que pour les hommes. Elle a refusé et elle s’est imposée.

Rendons hommage à nos femmes, les différences d’époque et de pays seront la richesse dans cette Rubrique.

Marie- Madeleine PIOCHE de la VERGNE, comtesse de la FAYETTE née le 18 Mars 1634 à Paris, pour ce mois de mars donc, notre Site Femme Guinéenne te rend hommage. Tu es née en Mars, inspirée par la Préciosité et le classicisme. Nous parlerons de son œuvre, la plus célèbre : La Princesse de Clèves’’ qui parut d’abord anonymement, édité par un de ses amis en 1978. L’œuvre est considéré comme un roman d’analyse psychologique.

Citons certains de ses œuvres principales et ses œuvres posthumes :

–         La Princesse de Montpellier, une nouvelle en 1662.

–         Zaide, un roman en 1671.

–         La Princesse de Clèves, un roman en 1678.

–         La Comtesse de Tende en 1718, œuvre posthume.

–         Histoire de Madame Henriette d’Angleterre, Première Femme de Philippe le France en 1720…

Nous savons que la femme a toujours été relégué au second plan, c’est ainsi que malgré le sort de la femme, elle ne s’impose pas de limite, elle se fixe comme objectif : Ecrire un livre qui vivra même après ma mort.

Mme la FAYETTE a réussi et la Princesse de Clèves reste éternelle. Un métier réservé aux hommes, elle s’est lancée dedans et a réussi.

Elle a transcendé toutes les barrières et oui ‘‘ Je peux’’.

Dans sa Princesse de Clèves, elle peint le cadre de vie à la cour des « Valois ». Son Livre est considéré comme un Roman historique et garde cette tradition d’analyse de la modernité.

Son roman aussi témoigne ce rôle important de la femme dans la littérature française et dans la culture française. Elle a sa place à travers le courant ‘‘ La Préciosité’’.

Cette Princesse de Clèves est ce livre qui a inspiré le BALZAC du réalisme et le COCTEAU Jean de la création. Elle continue à inspirer les écrivains, les artistes de notre siècle.

Citons un extrait du Roman La Princesse de Clèves des Editions Princeps :

‘‘Il parut alors une beauté à la cour, qui attira les yeux de tout le monde, et l’on doit croire que c’était une beauté parfaite, puisqu’elle donna de l’admiration dans un lieu où l’on était si accoutumé à voir de belles personnes. Elle était de la même maison que le vidame de Chartres, et une des plus grandes héritières de France. Son père était mort jeune, et l’avait laissée sous la conduite de madame de Chartres, sa femme, dont le bien, la vertu et le mérite étaient extraordinaires. Après avoir perdu son mari, elle avait passé plusieurs années sans revenir à la cour. Pendant cette absence, elle avait donné ses soins à l’éducation de sa fille ; mais elle ne travailla pas seulement à cultiver son esprit et sa beauté ; elle songea aussi à lui donner de la vertu et à la lui rendre aimable. La plupart des mères s’imaginent qu’il suffit de ne parler jamais de galanterie devant les jeunes personnes pour les en éloigner. Madame de Chartres avait une opinion opposée ; elle faisait souvent à sa fille des peintures de l’amour ; elle lui montrait ce qu’il a d’agréable pour la persuader plus aisément sur ce qu’elle lui en apprenait de dangereux ; elle lui contait le peu de sincérité des hommes, leurs tromperies et leur infidélité, les malheurs domestiques où plongent les engagements ; et elle lui faisait voir, d’un autre côté, quelle tranquillité suivait la vie d’une honnête femme, et combien la vertu donnait d’éclat et d’élévation à une personne qui avait de la beauté et de la naissance. Mais elle lui faisait voir aussi combien il était difficile de conserver cette vertu, que par une extrême défiance de soi−même, et par un grand soin de s’attacher à ce qui seul peut faire le bonheur d’une femme, qui est d’aimer son mari et d’en être aimée. Cette héritière était alors un des grands partis qu’il y eût en France ; et quoiqu’elle fût dans une extrême jeunesse, l’on avait déjà proposé plusieurs mariages. Madame de Chartres, qui était extrêmement glorieuse, ne trouvait presque rien digne de sa fille ; la voyant dans sa seizième année, elle voulut la mener à la cour. Lorsqu’elle arriva, le vidame alla au−devant d’elle ; il fut surpris de la grande beauté de mademoiselle de Chartres, et il en fut surpris avec raison. La blancheur de son teint et ses cheveux blonds lui donnaient un éclat que l’on n’a jamais vu qu’à elle ; tous ses traits étaient réguliers, et son visage et sa personne étaient pleins de grâce et de charmes. Le lendemain qu’elle fut arrivée, elle alla pour assortir des pierreries chez un Italien qui en trafiquait par tout le monde. Cet homme était venu de Florence avec la reine, et s’était tellement enrichi dans son trafic, que sa maison paraissait plutôt celle d’un grand seigneur que d’un marchand. Comme elle y était, le prince de Clèves y arriva. Il fut tellement surpris de sa beauté, qu’il ne put cacher sa surprise ; et mademoiselle de Chartres ne put s’empêcher de rougir en voyant l’étonnement qu’elle lui avait donné. Elle se remit néanmoins, sans témoigner d’autre attention aux actions de ce prince que celle que la civilité lui devait donner pour un homme tel qu’il paraissait. Monsieur de Clèves la regardait avec admiration, et il ne pouvait comprendre qui était cette belle personne qu’il ne connaissait point. Il voyait bien par son air, et par tout ce qui était à sa suite, qu’elle devait être d’une grande qualité. Sa jeunesse lui faisait croire que c’était une fille ; mais ne lui voyant point de mère, et l’Italien qui ne la connaissait point l’appelant madame, il ne savait que penser, et il la regardait toujours avec étonnement. Il s’aperçut que ses regards l’embarrassaient, contre l’ordinaire des jeunes personnes qui voient toujours avec plaisir l’effet de leur beauté ; il lui parut même qu’il était cause qu’elle avait de l’impatience de s’en aller, et en effet elle sortit assez promptement. Monsieur de Clèves se consola de la perdre de vue, dans l’espérance de savoir qui elle était ; mais il fut bien surpris quand il sut qu’on ne la connaissait point. Il demeura si touché de sa beauté, et de l’air modeste qu’il avait remarqué dans ses actions, qu’on peut dire qu’il conçut pour elle dès ce moment une passion et une estime extraordinaires. Il alla le soir chez Madame, sœur du roi. Cette princesse était dans une grande considération, par le crédit qu’elle avait sur le roi, son frère ; et ce crédit était si grand, que le roi, en faisant la paix, consentait à rendre le Piémont, pour lui faire épouser le duc de Savoie. Quoiqu’elle eût désiré toute sa vie de se marier, elle n’avait jamais voulu épouser qu’un souverain, et elle avait refusé pour cette raison le roi de Navarre lorsqu’il était duc de Vendôme, et avait toujours souhaité monsieur de Savoie ; elle avait conservé de l’inclination pour lui depuis qu’elle l’avait vu à Nice, à l’entrevue du roi François premier et du pape Paul troisième. Comme elle avait beaucoup d’esprit, et un grand discernement pour les belles choses, elle attirait tous les honnêtes gens, et il y avait de certaines heures où toute la cour était chez elle.’’

C’était tout pour notre ballade.

Je vous remercie.

Baloka Fatoumata.

Djenabou Balde